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10 novembre 2020 2 10 /11 /novembre /2020 15:31
GERMAINE DULAC , femme d'avant-garde

Réalisatrice, productrice, théoricienne du cinéma journaliste française, cette femme engagée, passionnée, féministe est une figure majeure de l’avant- garde du cinéma, une des 1ères en France à envisager celui-ci, dès 1916, comme un grand art.

Née à Amiens le 17 novembre 1882 dans un foyer bourgeois, Charlotte Elisabeth Germaine Saisset-Schneider se rebelle très vire contre les valeurs capitalistes et militaires de sa famille. Bien qu’homosexuelle, elle épouse en 1905 Albert Dulac, un romancier, dont elle se sépare en 1920. Elle travaille au journal féministe La française de 1906 à 1916 ; ses articles sont l’occasion de promouvoir la libération de la femme et de militer pour le vote de celle-ci. En 1915, à son retour de Rome où elle s’est rendue avec sa compagne, l’actrice Stacia Napierkowska, elle réalise son 1er film : Les sœurs ennemies et fonde l’année suivante sa maison de productions DH Films avec son époux et Irène Hillel- Erlanger qui devient sa scénariste. En 1917 : Venus Victrix, non conservé, où transparaît déjà son goût pour le mysticisme oriental. Ames de fous, film en 6 épisodes ; La cigarette. Ces réalisations s’appuient sur des éléments théâtraux. Le cinéma, pour elle, devient réaliste quand les images traduisent la vie intérieure des personnages.

En 1920, après son divorce, elle s’installe dans une relation qui dure jusqu’à son décès avec Marie- Anne Colson - Malleville (1892-1971). Elle rédige de nombreux écrits historiques et réalise La fête espagnole dont le scénario est de Louis Delluc, critique de cinéma à l’époque. Ils veulent faire du cinéma un art neuf se détournant du théâtre et de la littérature. «  Le cinéma est un art nouveau, une forme d’expression inédite, absolument étrangère aux formes d’expression anciennes. Sa véritable esthétique, nous la trouvons hors de la littérature, hors la musique, hors l’intellectualisme, dans le mouvement ». 1921 : La mort du soleil ; La Belle Dame sans mari. Elle utilise le flou, les surimpressions, multiplie les déformations de l’image, les mouvements de la caméra et les effets de montage.

Elle écrit en 1922 : «  Le cinéma me plaisait infiniment. Je suivais avec un intérêt passionné son évolution. Il me semblait que s’il m’était donné de pouvoir étudier et appliquer les moyens dont disposait cet art tout neuf, j’arriverais à extérioriser mon idéal artistique ». Court métrage inachevé : Werther.

En 1923, elle réalise ce qui est considéré comme son chef d’œuvre : La souriante madame Beudet. Ce sont également : Le diable dans la ville et Ame d’artiste, dont elle écrit le scénario.

Après 1924, elle contribue à développer les ciné-clubs pour élargir l’horizon du public et anime des conférences-projections avec des films soviétiques et suédois. Elle confie à sa compagne le soin d’établir un ouvrage à partir de la centaine de conférences données entre 1925 et 1939.

En 1927 elle réalise Antoinette Sabrier dont elle est scénariste et adapte le poème de Charles Baudelaire : Invitation au voyage.

1928 est une année bien remplie puisqu’elle conçoit : La princesse Mandane ; Danses espagnoles ; Germination d’un haricot, «  poésie scientifique » avec des effets de ralenti et d’accéléré. La coquille et le Clergyman d’après Antonin Artaud, considéré comme le 1er film surréaliste de l’histoire du cinéma, un an avant Luis Bunuel. Elle a aussi à son actif : Disque 957, Etudes ciné sur une arabesque et en 1930 : Ceux qui s’en vont pour illustrer 2 chansons de Fréhel. Elle s’engage auprès de l’Institut Intellectuel du C

Avec l’avènement du parlant, elle se tourne vers le documentaire et les films d’actualité.

En 1931, elle devient rédactrice adjointe des actualités Gaumont avant de créer l’année suivante l’hebdomadaire France-Actualités.

En 1935, elle devient directrice adjointe des Actualités chez Gaumont. Elle réalise Le Cinéma au service de l’Histoire, montage d’actualités de 1905 à 1935 «  résumé de la vie politique, économique et sociale des hommes de notre génération(…) un moment de l’Histoire contemporaine, une œuvre humaine »

Tombée dans l’oubli, elle a marqué l’histoire du cinéma par ses films modernes, inventifs et d’avant-garde. Elle fait partie de ce cinéma dit de la «  première vague » au même titre que Jean Epstein, Abel Gance et Marcel l’Herbier.

Pour elle :«  Distraire n’est pas l’unique but (du cinéma). Il instruit, il éduque, il propage. Par la grande souplesse de son expression, il saisit aussi bien les secrets de la germination d’une plante que les moindres impressions d’un aviateur volant en plein ciel. Il peut, et c’est là son but supérieur, développer le rêve ( côté artistique), préciser les faits exacts( côté scientifique et éducateur) et susciter dans l’un ou l’autre cas, l’émotion ou la réflexion ».

et aussi «  Le cinéma n’est pas un amusement vide, propre seulement à distraire les foules, mais un art nouveau au service de la pensée, ayant sa forme d’expression neuve et son esthétique propre ».

Elle meurt prématurément le 20 juillet 1942 à Paris où elle est inhumée au cimetière du Père Lachaise.

La Cinémathèque française organise une rétrospective en juin 2021.

..............................................................................................................Claudine


 


 


 

 

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