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15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 18:32
JEAN-JACQUES BEINEIX : Réalisateur, écrivain, dialoguiste, scénariste et producteur de cinéma.1946-2022

 

 

 

 

 

 

Né le 8 octobre 1946 à Paris, il fait ses études au lycée Carnot et à Condorcet avant de commencer des études de médecine abandonnées après mai 68. Il échoue de peu au concours d’entrée de l’IDHEC (qui devient la FEMIS et qu’il présidera en 1994). En 1969, il devient second puis 1er assistant de Jean Becker sur la série télévisée Les saintes chéries avec Micheline Presle et Daniel Gélin. En 1971, René Clément, dont il est l’assistant, tourne La course du lièvre à travers les champs avec Robert Ryan et Jean-Louis Trintignant. En 1973, Nadine, l’épouse de l’acteur, réalise Défense de savoir sur un scénario coécrit avec Alain Corneau et Marc Simenon Par le sang des autres. Ce sont ensuite des participations en tant qu’assistant réalisateur avec Claude Zidi : 1975 : La course à l’échalote avec Pierre Richard et Jane Birkin ; 1976 : L’aile ou la cuisse ; 1977 : L’animal.

En 1977, son 1er court métrage Le chien de M. Michel obtient le 1er prix au festival de Trouville. Il réalise son 1er film en 1980 : Diva, adapté d’un roman de Daniel Odier. Il laisse libre cours à l’image de l’esthétique de type publicité ou clip musical. Très critiqué à sa sortie, qualifié de «  cinéma du look » à cause de son réalisme poétique, le film avec ses mouvements de caméra inhabituels et sa photographie très soignée (un César) doit son succès aux 3 autres récompenses de cette soirée : meilleure œuvre, meilleure musique (Vladimir Cosma) et meilleur son. Les interprètes en sont : Frédéric Andrei, Richard Bohringer, Jacques Fabbri, Gérard Darmon et la cantatrice Wilhelmina Wiggins Fernandez. Dominique Besnehard, agent artistique précise : «  C’est lui qui m’a fait confiance pour le casting. Nous voulions Gainsbourg dans le rôle de Richard Bohringer et nous avions même auditionné Florent Pagny pour le 1er rôle du postier. »

En 1983, il tourne à Cinecitta La lune dans le caniveau d’après le roman de David Goodis The moon in the gutter. Le film réunit Nastassja Kinski (qui refusait de se laisser embrasser par Gérard Depardieu) et Vittoria Abril (elle obtient le rôle après le refus de Diahne Abbott, épouse à l’époque de Robert de Niro de se déshabiller). Bien qu’ayant reçu le César des meilleurs décors, le film est très mal reçu lors de sa présentation à Cannes ( la critique n’apprécie pas les couleurs criardes, les cadrages bizarres) et c’est un échec commercial. Le réalisateur dit : «  Un film qui est un véritable accomplissement, j’y mets tout tout tout et à Cannes, c’est une avalanche de haine(…) La blessure est là. Ce qui fait que j’ai arrêté aujourd’hui, ça a commencé là ! ».

En 1984, il fonde sa propre société de production Cargo films et produira ainsi des longs métrages et des documentaires sur la science, l’art, le droit des femmes. En association avec le CNES c’est Cosmic Connexion en 2006 (la même année que Allez Yallah ! de J.P. Thorn et que Requiem for Billy the Kid d’Anna Feinsilber) et avec le CNRS L’énigme du 2ème tableau l’année suivante.

En 1986, il produit et réalise 37°2 le matin d’après le roman éponyme de Philippe Djian, dont le titre vient de la température d’une femme enceinte au réveil. Il écrit le scénario en pensant à Gérard Lanvin et Valérie Kaprisky mais préfère une inconnue : Béatrice Dalle (la production veut I. Adjani ou J. Binoche). Elle partage l’affiche avec Jean-Hugues Anglade, Clémentine Célarié, Vincent Lindon et Dominique Besnehard. C’est son plus grand succès et le film devient culte. Nommé aux Oscars pour le meilleur film étranger, il est récompensé par le grand prix des Amériques et le film le plus populaire lors du festival de Montréal ; un Golden Space Needle du meilleur réalisateur est attribué au festival international du film de Seattle en 1992. Un César est décerné à l’affiche. C’est le 1er grand succès du compositeur Gabriel Yared qui se souvient : « Après Godard, c’est lui qui m’a fait confiance pour que je puisse composer les musiques de ses films. Nous avons eu une collaboration merveilleuse.(…)Il m’a laissé composer avant de tourner le film.(…) Beineix était quelqu’un de profondément musicien, il était tout à fait éclectique(…) Jamais je ne me suis senti aussi bien compris qu’avec lui. »

En 1986, il réalise dans le cadre des élections législatives un Clip socialiste. Son 3ème long métrage s’intitule Roselyne et les lions avec Isabelle Pasco ; l’histoire de ce couple qui finit par être engagé dans un cirque, elle comme dresseuse et lui (Gérard Sandoz) comme entraîneur est un échec.

En 1992, il réalise ce que lui considère comme son meilleur film : IP 5 (Ile aux Pachydermes ; le 5 pour cette 5ème réalisation). Olivier Martinez, Géraldine Paihas et Colette Renard entourent Yves Montand qui, comme son personnage, décède d’un infarctus. Cette mort, à l’hôpital de Senlis, fait suite à une baignade avec combinaison de plongée dans un des étangs de Commelles près de Chantilly. Une doublure est engagée pour terminer les 15 jours de tournage et le personnage est filmé de dos. Des rushes sont utilisés et le scénario subit d’importantes retouches. De son interprète, le réalisateur dit : «  J’aimais beaucoup cet homme pour plein de raisons. Beau, malin, charmeur, roublard…de toutes les personnes que j’ai filmées, c’est sans doute l’acteur le plus doué avec Gérard Depardieu ! ». La polémique liée au décès contribue à l’échec du film. Il réalise ensuite des documentaires : Les enfants de Roumanie en 1992 ; Otaku, fils de l’empire virtuel en 1993 ; Place Clichy sans complexe en 1994 ; Assigné à résidence en 1997 et en 2012 Les Gaulois au-delà du mythe.

En 2001, après 9 ans d’absence, sa dernière œuvre connaît le même sort et entraîne son endettement car il l’avait financée à 90%. Mortel transfert est un thriller basé sur un roman de J.P. Gattégno(2001) : la patiente d’un psychanalyste se fait étrangler pendant une consultation durant laquelle le thérapeute s’est endormi. Avec Hélène Fougerolles, Jean-Hugues Anglade, Robert Hirsch, Catherine Mouchet, Yves Rénier et Denis Podalydès.

Il se tourne alors vers la télévision en tant que réalisateur et producteur. Loft paradoxe en 2002 après le succès de Loft Story est un documentaire  sur ce « phénomène qui catalyse les questions d’une société en manque d’identité ». Il refuse des propositions à Hollywood : Le nom de la rose ; Evita ; Alien 3. Il s’écarte du projet d’adaptation de Chapeau melon et bottes de cuir après avoir critiqué le scénario. Il signe 2 Bd dessinées par B. de Dieuleveult et adaptées d’un roman de Marc Behm La vierge de glace : Château de vampire à vendre en 2004 et Vampire à louer en 2006.

En 2006, il écrit le 1er tome volumineux de ses mémoires Les chantiers de la gloire (allusion au film de Stanley Kubrick en 1957), récit de 835 pages qui part de son enfance et donne un témoignage sur la production et le tournage de ses 3 premiers films et dont la seconde partie ne sera jamais rédigée. « J’aime l’écriture, j’aime écrire comme j’aime cadrer ». En 2008, après avoir réalisé un film de présentation pour le CNRS, il parraine le festival CinémaScience organisé à Bordeaux par ce centre de recherches. Son projet d’adapter le roman de Pierre Lemaître Au revoir, là haut est un échec ; Albert Dupontel le réalise en 2017. Il possède les droits du livre Le démon de Hubert Selby Jr et souhaite en faire l’adaptation ainsi que celle de Longtemps je me suis couché de bonne heure de JP Gattégno( auteur de Mortel transfert). En 2015, il fait sa 1ère mise en scène d’une biographie musicale inspirée de la vie de Kiki de Montparnasse (1901-1953) au Lucernaire. L’année suivante, il est président du jury au festival du film de Tokyo. En 2020, il publie un roman Toboggan : «  Il ne s’agit pas d’un récit mais d’ »un collage » de plusieurs réflexions d’un homme qui vieillit… et qui ne trouve pas ça très bien ». «  J’ai rêvé plein de choses et j’ai réalisé plein de mes rêves. Et j’ai rêvé d’amour surtout, j’ai rêvé de la femme absolue, de la relation d’amour absolue ».

........................................................................................................................Claudine

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