Pour l’anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin, le 15 janvier 1622, voici un petit aperçu des adaptations tant cinématographiques que télévisuelles.
Très vite, dès les débuts du 7ème art, l’auteur a inspiré les réalisateurs. En 1908, Georges Méliès tourne L’avare (5 minutes et 5 secondes) tandis que Piero Fosco réalise un Tartuffe. Le même titre est choisi en 1910 par Albert Capellini. Emile Chautard (1864-1934) réalise Le médecin malgré lui dans lequel joue Maurice de Féraudy, acteur, cinéaste et sociétaire de la Comédie française. André Calmettes, acteur et réalisateur qui fut dès 1908 le 1er à avoir l’idée de placer une musique en accompagnement (Camille Saint-Saens sur L’assassinat du duc de Guise) se consacre à l’Avare.
En 1978, Ariane Mnouchkine, assistée d’Elie Chouraqui, narre la vie du dramaturge de ses débuts à sa gloire dans une longue fresque produite par Claude Lelouch. Philippe Caubère est entouré entre autres de Roger Planchon et Daniel Mesguich. Jacques Villeret et Jean Carmet ont joué dans des scènes coupées au montage. Senlis sert de cadre comme la Cartoucherie de Vincennes.
En 2007, Laurent Tirard utile un vide dans la biographie du jeune directeur de l’Illustre Théâtre qui se retrouve en prison pour dettes. Il en est tiré par monsieur Jourdain qui veut s’attacher ses services pour séduire Célimène. A la fin du film, Molière (Romain Duris- globe de cristal) retrouve sa troupe et ils partent pour une longue tournée en province qui ne verra leur retour à Paris qu’en 1658. Avec Fabrice Luchini, Laura Morante, Edouard Baer et Ludivine Sagnier. Le Mans, Vaux le Vicomte, l’abbaye de Chaalis, Senlis et Noyons servent de décor à ce récit.
L’AVARE : En 1980, Louis de Funès réalise enfin son rêve, poursuivi depuis 1950, d’interpréter le personnage d’Harpagon Avec Jean Girault, il conçoit ce film dont il supervise l’ensemble et qui est tourné dans l’ordre chronologique. Michel Galabru, Bernard Menez et Claude Gensac campent d’autres personnages et la ville de Senlis a accueilli le tournage.
En 1990, Tonino Cervi, qui avait adapté en 1979, Le malade imaginaire, retrouve 2 de ses acteurs, Alberto Sordi et Laura Antonelli auxquels il adjoint Marie Laforêt et Christopher Lee pour son long métrage L’avaro.
La télévision propose 5 adaptations de la pièce entre 1966 et 2009 dont l’une est due à Christian de Chalonge qui a réalisé l’année précédente un téléfilm Le malade imaginaire avec Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Didier Bénureau et Armelle Deutsch.
LE BOURGEOIS GENTILHOMME : En 1958, Jean Meyer filme la pièce qu’il a mise en scène à la Comédie française en 1951 avec Louis Seigner, Robert Manuel, Jacques Charron, Georges Chamarat et Jean Piat.
En 1982, Roger Coggio, qui tient le rôle de Covielle, réunit Rosy Varte, Michel Galabru et Jean-Pierre Darras (tous 3 présents dans Le viager de P. Tchernia) autour de Ludmilla Mikaël, Robert Manuel, Etienne Chicot et Franck David (déjà présent dans L’Avare). Didier Bourdon fait sa 1ère apparition sur grand écran. La musique est signée par Jean Bouchéty et le générique interprété par Michel Sardou.
6 téléfilms sont réalisés par Pierre Badel, Dirk Sanders, Y.A. Hubert et C. de Chalonge.
En 1984, Roger Coggio joue le valet malicieux dans Les Fourberies de Scapin où il retrouve Michel Galabru et Jean –Pierre Darras accompagnés de Fanny Cottençon et Maurice Risch.
Jean Kerchbron filme la pièce pour le petit écran en 1956 et en 1965.
L’ECOLE DES FEMMES : En 1940, Max Ophüls entame en Suisse où Louis Jouvet s’est replié le tournage de cette pièce avec Madeleine Ozeray. Des désaccords entre les 3 font que le film n’a jamais été terminé. Les 25% tournés ont disparu.
Raymond Rouleau filme pour la télévision Bernard Blier et Isabelle Adjani en 1973 tandis que, 10 ans plus tard, Ingmar Bergman qui n’est pas le metteur en scène, filme le travail de son ami Alf Sjöberg, cinéaste lui-même. Au décès accidentel de ce dernier durant les répétitions, la troupe essaie de respecter la volonté du créateur. Ce n’est ni tout à fait une restitution, ni tout à fait du cinéma. Tout vient de la technique du montage et de l’utilisation du champ/contre-champ.
MONSIEUR de POURCEAUGNAC : En 1932, Tony Lekain et Gaston Ravel tournent avec Armand bernard, Josseline Gaël et A.Pasquali. E, 1985, c’est Michel Mitrani qui filme Michel Galabru, Fanny Cottençon, Jean-Paul Roussillon et Roger Coggio qui assure la production.
La réalisation de Jean Kerchbron est diffusée sur la RTF le 25 janvier 1958.
LE TARTUFFE : En 1926 F.W. Murnau réalise un film de 74 minutes qui raconte qu’un vieux conseiller est dupe de l’hypocrisie de sa servante ; son petit-fils, pour lui ouvrir les yeux, lui projette une comédie filmée Tartuffe. L’impudente, démasquée, est chassée à la fin de la séance.
En 1984, Gérard Depardieu filme sa 1ère réalisation et tient le rôle titre en compagnie de François Périer et Elisabeth Depardieu ; il fait du personnage un séducteur maléfique et pervers.
3 réalisations télévisées dont celles de Jean Meyer en 1962 et de Marcel Bluwal en 1971.
DON JUAN : En 1998, Jacques Weber tient le rôle titre dans son unique réalisation avec un texte revu et « déconstruit ». Il s’entoure de Michel Boujenah, Emmanuelle Béart, Penelope Cruz, Michael Lonsdale et Jacques Frantz.
De son côté, le suédois Ingmar Bergman filme la même année la pièce qu’il a mise en scène au théâtre dramatique royal de Stockholm.
Petit clin d’œil avec le film de Roger Vadim en 1973 Don Juan ou Si don Juan était une femme ou Don Juan 73. Brigitte Bardot, Maurice Ronet, Jane Birkin, Mathieu Carrière et Robert Hossein sont les protagonistes de ce récit où une jeune femme séductrice et sensuelle court de proie en proie. Pierre, qu’elle entraîne pour le perdre, manque de périr dans les flammes ; voulant le sauver c’est elle qui y restera.
LE MISANTHROPE : Cette pièce a fait l’objet de nombreuses adaptations télévisées : 11 fois entre 1959 et 2006 : celle de Jean Kerchbron est diffusée le 28 septembre 1959 (Georges Dandin est diffusé en 1953 puis en 1982). En 1971, Pierre Dux filme Jean Rochefort ; Marcel Bluwal Didier sandre ; le téléfilm suédois d’I. Bergman sort en 1974. Jacques Weber se met en scène avec Romane Bohringer et Marie Trintignant en 1994 ; Francis Girod confie le rôle principal à Denis Podalydès en compagnie de Guillaume Gallienne et Clotilde de Bayser en 2000.
En 2013, Philippe Leguay filme dans l’île de Ré Fabrice Luchini et Lambert Wilson dans Alceste à bicyclette. Un acteur de cinéma et de télévision effectue un voyage pour décider son ami à remonter sur les planches qu’il a totalement et brusquement quittées pour jouer le rôle principal du spectacle qu’il veut créer.
................................................................................................................................Claudine