JACQUES PERRIN : acteur (il est Colin dans L’écume des jours projeté au CCL en octobre 2021), réalisateur de documentaires et producteur.
Né le 13 juillet 1941 à Paris XIVème, Jacques-André Simonet (le nom de Perrin est celui de sa mère, comédienne). Son père est régisseur à la comédie française puis souffleur au TNP. Il entre au conservatoire d’art dramatique mais le quitte rapidement. Il débute sa carrière cinématographique avec Marcel Carné en 1946 dans Les portes de la nuit. Il retrouve le réalisateur en 1958 pour Les tricheurs. En 1957 c’est La peau de l’ours de Claude Boissol.
Au Cinéma : Son 1er grand rôle lui est confié en 1960 par Valerio Zurlini dans La fille à la valise. Il retrouve le metteur en scène en 1962 pour Journal intime avec Marcello Mastroianni et coproduit en 1976 Le désert des Tartares où il joue Drogo. Il est Jérôme dans La vérité d’Henri-Georges Clouzot en 1960. Mauro Bolognini réalise La corruption en 1963 et Vittorio de Seta Un homme à moitié en 1966 qui lui vaut la coupe Volpi du meilleur acteur ; il sera de nouveau devant cette caméra en 1969 pour L’invitata.
En 1965, il est le sous-lieutenant Torrens dans La 317ème section de Pierre Schoendoerffer qu’il retrouve ensuite dans Le crabe-tambour où il joue le rôle éponyme, celui du lieutenant Willsdorf en 1977. Il devient le capitaine Marcel Caron en 1982 dans L’honneur d’un capitaine. Il incarne Henri Lanvern dans Là-haut, un roi au-dessus des nuages en 2004 et joue son propre rôle en 2011 dans Pierre Schoendoerffer, la sentinelle de la mémoire de Raphaël Millet.
En 1966, il est Michel le radio dans La ligne de démarcation de Claude Chabrol et tourne dans un court-métrage de Bertrand Blier La grimace. L’année suivante, celle de L’écume des jours de Charles Belmont, il est, pour Jacques Demy, Maxence dans Les demoiselles de Rochefort aux côtés de Catherine Deneuve qu’il retrouve en jouant le prince dans Peau d’âne en 1970. (Il joue en 1993 dans le film d’Agnès Varda : Les demoiselles ont eu 25 ans). Pierre Granier-Deferre tourne Le grand dadais en 1967 et l’année suivante, Serge Korber La petite vertu de même que Marcel Camus avec Vivre la nuit. Marcel Bozzufi réalise L’ami américain en 1969. Ce sont ensuite : La légion saute sur Kolwezi de Raoul Coutard en 1978 ; Une robe noire pour un tueur de José Giovanni en 1980 ; Les 40èmes rugissants de Christian de Chalonge (film qu’il produit) en 1982 ; Paroles et musique d’Elie Chouraqui et L’année des méduses de Christopher Frank en 1984 ; Parole de flic de José Pinheiro en 1985 ; en 1989 : Vanille fraise de Gérard Oury et Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore (qu’il retrouve en 1990 dans Ils vont tous bien) ; en 1991 : La contre-allée d’Isabel sebastian ; 1992 : L’ombre de Claude Goretta ; 1994 : Montparnasse Pondichéry d’Yves Robert ; 2000 : Scènes de crimes de Frédéric Schoendoerffer (né en 1962, le fils de Pierre) ; 2001 : Le pacte des loups de Christophe Gans ; il est le juge dans Le petit lieutenant de Xavier Beauvois et joue Rémi âgé dans Rémi sans famille d’Antoine Blossier en 2018.
Il fonde en 1968 sa société de production Reggane Films qui devient Galatée Films et produit des films engagés, comme ceux de Costa Gavras avec lequel il avait tourné en 1965 Compartiments tueurs ; il joue également dans Un homme de trop en 1967, Z en 1969, Etat de siège en 1973 ; Section spéciale en 1974. Il produit en 1973 le 1er film de Benoît Lassy Home sweet home dans lequel il est Jacques, l’assistant social. De même il est le soutien financier de Jean-Jacques Annaud en 1976 pour La victoire en chantant. En 1996, Microcosmos : le peuple de l’herbe de Claude Nuridsany et Mrie Pérennou reçoit le César de la meilleure production. 1999 : Himalaya : enfance d’un chef d ‘Eric Valli. 2008 : Tabarly , documentaire de Pierre Marcel et 2019 L’Odyssée du loup de Vincent Steiger.
Tout en continuant à être présent dans des films, il produit et réalise des documentaires : Les enfants de Lumière en 1995 ; Le peuple migrateur en 2001 qui reçoit le prix spécial de l’aide à la création de la Fondation Gan pour le cinéma ; Les ailes de la nature l’année suivante ; Voyageurs du ciel et de la mer, présenté au Futuroscope en 2004 ; Océans (César du meilleur documentaire) avec Jacques Cluzaud (avec lequel il réalise en 2011 Le peuple des océans et Les saisons en 2016) et en 2010 L’empire du milieu du Sud avec Eric Deroo .
Il est le narrateur dans des documentaires comme Raoni de Jean-Pierre Dutilleux en 1977 (chef qu’il soutient dans sa lutte contre le barrage de Belo Monte), Le peuple migrateur en 2001, La planète bleue d’Alastair Fothergill en 2003, L’odyssée de la vie de Nils Tavernier en 2005 et La vie secrète du jardin de Samuel Guiton en 2018.
A La télévision , il apparaît également, qu’il s’agisse de séries comme Médecins des hommes, Le château des oliviers ou encore Frank Riva ou de films ; 1983 : Pablo est mort ; 1989 : Manon Roland ;1998 : rôle éponyme dans Victor Schoelcher, l’abolition de Paul Vecchiali ; 1999 : Nana et Chasseurs d’écume ; 2007 : Le piano oublié ; 2011 : Louis XI, le pouvoir fracassé ; 2014 : Richelieu, la pourpre et le sang ; 2015 : Borderline d’Olivier Marchal. Il produit une émission La 25ème heure de 1991 à 2000 et reçoit un 7 d’or en 1997.
Au théâtre : 1957 : César et Cléo de Georges-Bernard Shaw dans une mise en scène de Jean Le Poulain et La ville dont le prince est un enfant d’Henri de Montherlant. 1958 : L’année du bac que met en scène Yves Robert. 1960 : Les ambassades de Roger Peyrefitte et en 1961 Eve et Line de Luigi Pirandello.
Dans la Vie privée :
Mathieu Simonet, un de ses fils, né en 1975, le rejoint en tant que photographe sur le tournage du Peuple migrateur et celui d’Océans. Jacques vit depuis 1995 avec Valentine. Maxence naît la même année et joue Pépinot dans Les Choristes en 2004 et figure également dans Faubourg 36 en 2008, 2 films de Christophe Baratier, le neveu du producteur, fils de sa sœur Eva Simonet (1938-2020), actrice et attachée de presse. Lancelot, son 3ème fils naît en 1999. On le v aux côtés de son père dans Océans.
Récompenses et distinctions : Il est officier dans la réserve citoyenne de la Marine Nationale avec le grade de capitaine de frégate. En 2002, l’association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace lui décernent un Icare. La presse du cinéma français lui donne une Etoile d’or en 2005 et le Prix Henri Langlois lui est attribué 2 ans plus tard. En 2015, il est le 1er homme d’images animées à faire son entrée dans le corps des peintres officiels de la marine (qui signent leur travail avec une ancre). Il est élevé au grade de Commandeur de l’Ordre National de la Légion d’honneur en 2016 et occupe depuis 2019 le fauteuil 5, celui de Francis Girod, longtemps resté vacant, à l’académie des Beaux-Arts.
Son dernier rôle dans Goliath sorti en mars 2022, aux côtés de Pierre Niney se fait l’écho de ses combats écologiste
Le 21 avril 2022, à Paris, « il s’éteint paisiblement à 80 ans « selon sa famille. s. Le journal Le Monde lui rend cet hommage : « Son talent, se confiait-il, était de savoir réunir des gens qui en possédaient. Il aimait prendre et apprendre des autres, trouvait en eux le savoir et l’énergie nécessaires pour mener à bien ses aventures. Idéaliste pragmatique, d’une tenacité tranquille, conscient du temps qui file et le regard bleu résolument tourné vers l’avenir, il tenait la barre sans se décourager des tempêtes ».
................................................................................................................................................Claudine