"Les artistes sont des oiseaux de passage" dit le poète.
Claudine propose de suivre les vols de Charlotte, James et Micheline qui ont été vers d'autres cieux.
A toutes et tous bonne lecture et Bon WE
HM
CHARLOTTE VALANDREY : actrice et écrivaine.
Née le 29 novembre 1968 à Paris, elle grandit en Bretagne et choisit son pseudonyme de la station balnéaire est confié à des Côtes d’Armor, le Val-André.
Révélée à l’âge de 16 ans, en 1985, dans le film de Véra Belmont Rouge baiser, où elle incarne Nadia, une jeune révoltée aux côtés de Lambert Wilson, elle reçoit l’Ours d’argent de la meilleure actrice à Berlin et est nominée dans la catégorie meilleur espoir lors des Césars. Elle tourne Taxi boy d’Alain Page en 1986. Elle y est Corinne avec Richard Berry et Claude Brasseur. En 1987 ce sont Les fous de Bassan d’Yves Simoneau, adapté du roman d’Anne Hébert avec Laure Marsac et Bernard-Pierre Donnadieu. La même année, Gérard Mordillat réalise Fucking Fernand avec Thierry Lhermitte, Marie Laforêt et Jean Yanne ; ce seront ensuite Toujours seuls avec Annie Girardot et Marius Colucci en 1991 et En compagnie d’Antonin Artaud avec Sami Frey et Julie Jézéquel en 1993.
Elle révèle en 1989 à Jean-Claude Brisseau sa séropositivité contractée avec « un prince gothique », membre d’un groupe de rock très connu et dont elle a eu connaissance peu avant ses 18 ans. Le rôle qui lui était réservé dans Noce blanche est donné à Vanessa Paradis. « Les paillettes s’envolent comme des cendres. Un truc s’était cassé. Le cinéma m’avait quittée ».
La télévision l’accueille de 1991 à 2000 avec son rôle de journaliste, fille de Pierre Mondy dans la série Les Cordier, juge et flic. Elle revient aux côtés des acteurs dont Bruno Madinier dans Commissaire Cordier pour un épisode en 2006.
En 1992, elle est la princesse Sasha dans Orlando de Sally Potter, librement adapté de Virginia Woolf. En 1993, elle anime sur M6 deux émissions : Flash back et Mes années clip. Elle tourne pour Michel Duveaux Berthe de Joux. Elle épouse Arthur Lecaisne et Tara naît en 2000.
Après un infarctus en 2002, alors qu’elle se sépare de son mari, elle devient la première séropositive à recevoir une greffe l’année suivante : son cœur s’est nécrosé à cause de la trithérapie. C’est le thème de son 1er livre : L’amour dans le sang qui est adapté pour la télévision par Vincent Monnet, produit par Dominique Besnehard et diffusé en 2008. Cette année-là elle s’engage pour le don d’organes et devient marraine de Greffe de vie. « Mes épreuves m’ont appris à avoir peur de la mort ou plus exactement à avoir peur que la vie s’arrête. Elle a repris une telle saveur pour moi ».
En 2009, elle tourne sous la direction de Maïwenn un faux documentaire Le bal des actrices avec Jeanne Balibar, Romane Boringer et Julie Depardieu. Elle écrit en 2011 De cœur inconnu. De décembre 2012 à février 2013 elle est directrice de la saison 9 de la Star Academy sur NRJ12. Elle devient chevalière des Arts et Lettres. Elle publie en 2014 Vers le 8ème ciel et en 2016 Bombay mon amour, récit d’une mission humanitaire qu’elle a suivie.
A la télévision, outre son rôle dans les Cordier, elle apparaît dans un certain nombre d’épisodes de séries : Sueurs froides en 1988 ; Le gang des tractions en 1991 ; Nestor Burma en 1993 ; Docteur Sylvestre en 1996 ; Père et maire en 2004 ; Demain nous appartient où elle est juge de 2017 à 2019 ; Crimes parfaits en 2021 et Meurtres à Mulhouse puis Léo Mattei en 2022. Ce sont également des téléfilms comme : Una casa a Roma en 1988 ; L’éternel mari de Denys Granier-Deferre en 1993 ; La rançon du chien de Peter Kassovitz en 1996 ; Penn sardines de Marc Rivière en 2004 et Jeanne Poisson, marquise de Pompadour de Robin Davis en 2006.
En ce qui concerne le théâtre : Roméo et Jeannette de Daniel Ivernel en 1993 ; La mémoire de l’eau de Bernard Murat en 2007 ; Le siècle sera féminin ou ne sera pas en 2009 ; Mon pote est une femme comme les autres en 2016 et Station Bonne-Nouvelle en2019.
En juin 2022, elle subit une seconde greffe à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière mais celle-ci ne prend pas et elle s’éteint le 13 juillet. Elle sera inhumée à Pléneuf-Val-André ; un hommage sera rendu en septembre à Paris.
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JAMES CAAN : « figure emblématique du nouvel Hollywood».
James Langston Edmund Caan naît le 26 mars 1940 à New York. Il pratique le sport à haut niveau et, après des débuts dans plusieurs universités dans le domaine de l’économie et du droit, il passe une audition et intègre une des plus prestigieuses écoles de théâtre du XXème siècle : le Neighborhood Playhouse de Stanford Meister. Il fait ses débuts sur les planches dans La ronde d’Arthur Schnitzler et joue Mandigo à Broadway. On le voit aux côtés de Robert Stack dans Les Incorruptibles, série télévisée entre 1961 et 1962.
Sa carrière cinématographique débute en 1963 avec Irma la Douce, librement adapté de la comédie musicale par Billy Wilder avec Shirley Mac Laine, Jack Lemmon et Louis Jourdan en narrateur. Il tourne sous la direction d’Howard Hawks Ligne rouge 7000 en 1965 où il est Mike, un coureur automobile puis l’année suivante où il donne la réplique à John Wayne dans un western El Dorado. Robert Altman réalise Objectif lune en 1967. C’est dans les années 70 qu’il devient un des acteurs les plus en vue en Amérique. Il fait la connaissance de Francis Ford Coppola en 1969 et tourne sous sa direction Les gens de la pluie , road movie où il est Killer, un footballeur (à l’âge de 16 ans il a intégré la Michigan State University avec cette option). En 1972 le réalisateur lui confie le rôle de Sonny Corleone, fils de Marlon Brando dans Le parrain ; (en 1974, pour la 2ème partie, il fait une apparition dans une séquence flash-back). Plus tard, en 1987, après 5 ans d’absence loin des plateaux (drogue et dépression après le décès de sa sœur), c’est sous la direction d cet ami qu’il revient sur le grand écran avec Jardins de pierre.
Il devient un acteur de premier plan et tourne en 1974 Le flambeur de Karel Reiz. L’année suivante, il réalise lui-même ses cascades dans Rollerball de Norman Jewison en s’entraînant au roller pour atteindre des vitesses jusqu’à 65km/h. Il est nommé meilleur acteur aux Saturn Awards. Il enchaîne avec un film d’espionnage de Sam Peckinpah Tueur d’élite puis Funny Lady d’Herbert Ross avec Barbara Streisand qu’il accompagne en chansons. Après avoir tourné, en 1977, sous la direction de Richard Attenborough dans Un pont trop loin avec Dirk Bogarde, Michael Caine et Sean Connery, puis en 1979 sous celle de Steven Spielberg avec 1941, il est David Williams aux côtés de Geneviève Bujold et Francis Huster dans Un autre homme, une autre chance de Claude Lelouch pour qui il devient Jack puis Jason Glenn dans Les uns et les autres en 1981. Il joue le rôle d’un perceur de coffre-fort dans un polar violent de Michael Mann, réalisateur de quelques épisodes de Starsky et Hutch : Le solitaire. Il chante de nouveau et danse dans Kiss me good bye de Robert Mulligan en 1982.
Un de ses plus grands rôles est, en 1990, celui du romancier séquestré Paul Sheldon dans un huis clos adapté du roman de Stephen King par Rob Reiner. En 1996 Chuck Russell réalise L’effaceur et Wes Anderson Bottle Rocket. Un prix pour l’ensemble de sa carrière lui est remis lors du Hollywood film festival en 1999. James Gray met en scène The yards avec Joaquim Phoenix et Charlize Theron. Il devient chef de gang mafieux dans Dogville de Lars von Trier en 2003 avec Nicole Kidman et reçoit pour sa carrière un prix au Florida film festival. Il tourne également dans Elfe de Jon Favreau et est, en 2005, lauréat du prix Golden Boot lors de ces Awards. Peter Segal réalise Max la Menace en 2008. Guillaume Canet tourne Blood Ties, reprise de Les liens du sang de Jacques Maillot. En 2019, Amanda Thers adapte son roman Les terres saintes sous le titre Holly hands. En 2021, il est Dan dans Queen Bees, comédie romantique de Michael Lembeck.
Doublages français : parmi les voix qui lui ont été données, citons : Dans les années 70 : Philippe Nicaud, Bernard Murat et Philippe Ogouz. Puis Marc Cassot, Pierre Trabaud ; Bernard Tiphaine est devenu sa « voix régulière « de 1970 à 2003. Georges Claisse quant à lui assure le doublage dans Las Vegas.
Il réalise, en 1980, avec l’aide Francis Ford Coppola et de son studio Zoetrope, L’impossible témoin mais le succès n’est pas au rendez-vous.
A la télévision, outre la série Les Incorruptibles, mentionnée plus haut, il est patron d’un casino entre 2003 et 2007 pour Las Vegas et on le voit, en 2012, dans Hawaï-5.0. Il joue un épisode avec son fils Scott. Il tourne 5 épisodes de Magic City en 2013 puis l’année suivante 13 de Back in the game.
Vie privée : il a convolé plusieurs fois : Dee Jay Mathis, actrice, de 1961 à 1966 ; leur fille Tara naît en 1964. Sheila Ryan, actrice, épousée le 12 janvier 1976 et dont il divorce en 1977 ; ils ont un fils, Scott. Ingrid Hajek, épousée en 1990 ; leur fils Alexander James naît l’année suivante et ils se séparent en 1995. Linda Stokes avec laquelle il se marie cette année-là lui donne 2 enfants et ils divorcent en 2009.
Il vient de s’éteindre à l’âge de 82 ans le 6 juillet 2022 à Los Angeles. Parmi les témoignages, voici celui de Francis Ford Coppola : « Jimmy était quelqu’un qui est resté dans ma vie plus longtemps et plus proche qu’aucun autre acteur que j’ai connu(…). Ses films et les nombreux grands rôles qu’il a joués ne seront jamais oubliés. Il sera toujours mon ami, mon collaborateur et une es personnes les plus drôles que j’ai jamais rencontrées ».
MICHELINE BOUDET : « Le rire du théâtre ».
Née le 28 avril 1926 à Metz, elle suit à l’âge de 18 ans les cours de danse de l’opéra de Paris avec le chorégraphe Roland Petit et Zizi Jeanmaire puis entre au Conservatoire National d’Art Dramatique où elle obtient dès la première année les 1ers prix de comédie classique et moderne. « La petite Boudet », comme la surnomme Louis Seigner, entre à la Comédie française le 1er septembre 1945 et joue dès le 16 dans l’Avare de Molière mis en scène par Jean Meyer, puis le 18 novembre Le Cantique des Cantiques sous la direction de Louis Jouvet. Dans la grande maison, où elle devient la 414ème sociétaire en 1950, elle campe avec grâce toutes les héroïnes mutines du répertoire et donne du sens à des mises en scène poussiéreuses avec son rire qui est une cascade. Jacques Charon évoque la fine équipe où elle est entourée de Denise Gence, Jean Piat, Georges Descrières et Robert Hirsch dont il dit qu’il compose avec elle le « couple idéal ». Elle travaille Marivaux, Molière, Musset, Vildrac, Beaumarchais, Feydeau, Labiche, Daudet (L’Arlésienne), Courteline, Shakespeare, Druon et Dubillard. Les mises en scène sont assurées par Fernand Ledoux, Gaston Baty, Maurice Escande, Jean-Louis Barrault, Denis d’Inès, Pierre Dux, Jean Debucourt, Jean Piat. Jacques Charron présente L’impromptu du Palais-Royal de Jean Cocteau pour une tournée au Japon en 1962. Elle devient sociétaire honoraire en 1972. Au théâtre du Vieux-Colombier un portrait d’acteur et un hommage lui ont été rendus en avril 2008.
A l’époque, on ne peut mêler Comédie française et théâtre de boulevard. Sur ces planches, elle joue dès 1972 dans Le saut du lit de R.Cooney et J. Chapman dans une mise en scène de Jean Le Poulain avec une reprise en 1975. En 1974, elle offre une magnifique composition de La chambre mandarine de R. Thomas. En 1976-1977 c’est Acapulco Madame puis en 1980 L’azalée (filmé pour la TV en 1978) d’Yves Jamiaque. Pierrette Bruno écrit Le charimari en 1981. Pierre Mondy met en scène N’écoutez pas Mesdames de Sacha Guitry en 1985 où elle est accompagnée de Pierre Dux et Micheline Dax. Victor Lanoux écrit et réalise La ritournelle en 1989. Barillet et Gredy sont l’occasion de jouer Magic Palace en 1991 et Georges Bernard Shaw Pygmalion en 1993. Elle participe également à l’émission Au théâtre ce soir filmée par Pierre Sabbagh. Citons, par exemple : Georges Feydeau en 1968 et 1970 puis La Parisienne d’Henri Becque en 1974. Des pièces sont également filmées pour la télévision de même que d’autres réalisations comme Le procès de Mary Dugan de J.P.Rey en 1956, Tovaritch de J.Deval en 1974 ou encore Le curé de Tours d’après Honoré de Balzac.
Le cinéma la voit dès 1938 dans La mort du cygne de J.B. Lévy avec Yvette Chauviré, Janine Charrat, Maurice Baquet, puis aux côtés de Raimu dans L’homme au chapeau rond de Pierre Billon. Elle est Maria avec Gabrielle Dorziat, Henri Guisol et Philippe Nicaud dans Ballerina de Ludwig Berger en 1950. Jean Meyer filme Le Bourgeois gentilhomme en 1958 et un an plus tard Le mariage de Figaro. En 1973, elle est Corinne dans Il n’y a pas de fumée sans feu aux côtés de Mireille Darc, Bernard Fresson, Michel Bouquet et Annie Girardot qu’elle retrouve en 1974 sous la caméra de Remo Forlani avec Marlène Jobert, Pierre Richard et Paulette Dubost dans Juliette et Juliette. Jean-Louis Bertucelli réalise un thriller en 1984 : Stress avec Carole Laure, Guy Marchand et André Dussollier. Elle incarne Mme Temple dans Rien sur Robert de Pascal Bonitzer en 1999 avec Sandrine Kiberlain, Fabrice Luchini et Michel Piccoli. La même année Albert Dupontel réalise Le créateur dans lequel il figure avec Michel Vuillermoz et Paul Le Person. La télévision, outre ses prestations théâtrales ou filmiques, la présente dans des épisodes de séries telles : Les 5 dernières minutes en 1988, Maigret en 2003 et Louis la Brocante en 2006.
L’écriture, 10 livres inspirés par son art de la scène, occupe également une grande partie de sa carrière : Mademoiselle Mars, l’inimitable en 1987 ; Le roman d’un souffleur en 1988 ; Julien Talma, l’ombre heureuse en 1989 et Viens voir les comédiens en 1997.
Vie privée : Elle épouse l’acteur et metteur en scène Julien Bertheau (1910-1995) ; Ils ont un fils, Alain. Leur divorce est prononcé en 1954.Elle se marie en 1969 avec Robert Petit ; leur fille Marie Boudet née la même année est comédienne, metteur en scène et professeur d’art dramatique. Le couple se sépare en 1998.
Elle est élevée au rang de Chevalier de l’ordre national du mérite en 1993. Elle s’est éteinte dans l’Eure-et-Loir le 5 juillet 2022.
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