LE COLONEL CHABERT, film d’Yves Angelo.
Ce roman a donné lieu précédemment à d’autres réalisations: 1911- film muet de 35 minutes d’André Calmette ; 1920- film muet italien de Carmine Gallone ; 1932 puis 1943 Un homme sans nom de René Le Hénaff avec Raimu, Marie Bell et Jacques Baumer. Le film d’Yves Angelo (1994) est sorti tout d’abord lors du festival de Toronto. Il a reçu la Pyralide d’or au festival international du film du Caire( fondé en 1976, il dure 10 jours et a lieu en novembre).
L’action se passe à Paris en 1817 : un vieillard qui se prétend le colonel Chabert (laissé pour mort après la bataille d’Eylau en 1807) se présente chez un avoué. Gérard Depardieu tient le rôle titre en touré de Fanny Ardant et André Dussolier (le comte et la comtesse Ferraud), Fabrice Luchini est Maître Derville. Claude Rich, Eric Elmosnino, Romane Bohringer et Julie Depardieu complètent cette distribution.
La musique est extraite de : Mozart, Beethoven, Schubert, Schuman, Scarlatti et François Rauber pour la marche napoléonienne. Certaines scènes d’intérieur ont été tournées au château de Bizy à Vernon, à Bouges dans l’Indre et les extérieurs à Champs-sur-Marne
Le réalisateur : né le 22 janvier 1956 au Maroc, il devient élève de l’école Louis Lumière dont il sort diplômé en 1975.
Il est tout d’abord assistant opérateur photo : 1979- L’adolescente de Jeanne Moreau ; 1983- Le ruffian de José Giovanni ; 1984- Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier (1986- Autour de minuit) ; 1985- L’amour en douce d’Edouard Molinaro et 1988- Camille Claudel de Bruno Nuyten. Le métier de cadreur qu’il exerce en 1984 est pour lui un cadeau : « qui permet de rester tout près de l’image sans intermédiaire ».
Il devient directeur de la photographie sur les tournages de Netchaïev est de retour de Jacques Deray en 1989 ; Un cœur en hiver de Claude Sautet en 1992 ; il reçoit un César pour Germinal de Claude Berri. Il accompagne également Anne Fontaine pour Marvin en 2017, Blanche comme neige en 2019 et Police en 2020 ainsi que Jean Becker en 2018 pour Le collier rouge et en 2022 pour Les volets verts. Ce sont également des réalisateurs comme : Marc Dugain, Etienne Chatillez, Edouard Baer qui requièrent son talent.
Il apprécie particulièrement de travailler avec 3 metteurs en scène : Alain Corneau : Nocturne indien (César en 1998), Tous les matins du monde (César en 1991), Stupeur et tremblements en 2003, Les mots bleus en 2005, Le deuxième souffle en 2007 et Crime d’amour en 2010. François Dupeyron : Un cœur qui bat en 1991, Inguelézi en 2004, Aide-toi le ciel t’aidera en 2008 et Mon âme par toi guérie en 2013. Gilles Legrand : Malabar Princess en 2004, La jeune fille et les loups en 2008 et Tu seras mon fils en 2011. Il passe beaucoup de temps avant un tournage avec le réalisateur et l’équipe technique.
Réalisateur en 1994 avec Le colonel Chabert, son 1er film. Ce seront ensuite : Un air si pur- 1997 * ; Voleur de vie * ; Pas d’histoires (segment : Poitiers, voiture 11)- 2001 ; Sur le bout des doigts- 2002 ; Les âmes grises d’après le roman de Philippe Claudel avec Jean-Pierre Marielle et Jacques Villeret – 2005 ; puis Au plus près du soleil en 2015.
Pour la télévision, en 2011, il tourne en collaboration avec Marc Dugain La bonté des femmes * et adapte le roman de Daniel Keyes Des fleurs pour Algernon. Au théâtre il a mis en scène La vengeance d’une femme d’après une nouvelle de Barbey d’Aurevilly. ( Les films accompagnés de * ont André Dussolier pour interprète).
Il est nommé chevalier des Arts et Lettres en 2014 et enseigne à l’école dont il est issu.
Ecole Louis Lumière : Fondée en 1926, cette école de son et de photo, historiquement la seconde école de cinéma au monde après la VGIK de Moscou, est née de l’impulsion de Louis Lumière et Léon Gaumont. D’abord installée au 85, rue de Vaugirard, puis 89 rue Rollin, elle a gagné Noisy le Grand pour être installée à la cité du cinéma à Saint-Denis depuis 2012. Elle délivre 3 masters : cinéma, son et photo.
ANDRE DUSSOLIER : Né le 17 février 1946 à Annecy, il passe son enfance entre cette ville et Genève, à Cruseilles où une bibliothèque porte son nom. Il est très vite attiré par la comédie et joue à l’âge de 10 ans dans L’enfant et la rivière. Après avoir obtenu à Grenoble 2 licences et une maîtrise (lettres modernes et linguistique) il vient suivre des cours à Paris et entre au Conservatoire où il obtient en 1972 un 1er prix qui lui ouvre les portes de la Comédie française : il y est pensionnaire durant une saison durant laquelle il joue dans Le bourgeois gentilhomme, Les fourberies de Scapin et La critique de l’école des femmes. C’est durant cette période qu’il vit 2 ans avec Isabelle Adjani. François Truffaut le remarque quand il joue aux côtés de Jacques Spiesser (commissaire Magellan- Ndlr) et lui offre un rôle dans Une belle fille comme moi. C’est le début d’une carrière qui compte environ 130 films, tant pour le grand écran que pour la télévision avec des interprétations très variées dont 3 ont été récompensées par un César : second rôle pour avoir été Maxime dans Un cœur en hiver de Claude Sautet en 1993, La chambre des officiers de François Dupeyron en 2002 et meilleur acteur dans On connaît la chanson d’Alain Resnais en 1998. Il tourne pour ce réalisateur depuis 1983 : La vie est un roman. Ce seront ensuite L’amour à mort en 1984, Mélo en 1986, Cœurs en 2006, Les herbes folles en 2009 et Aimer, boire et chanter en 2014.Il consacre un ouvrage au cinéaste en 2016. Ce sont également des occasions de retrouver Sabine Azéma dont Le retour de Tanguy en 2019 marque la 11ème collaboration (Tanguy en 2001 d’Etienne Chatillez et pour la télévision une réalisation de l’actrice en 1997 Quand le chat sourit).
Filmographie (non exhaustive) : 1974 : Claude Lelouch, Toute une vie et Claude Pinoteau , La gifle. 1976 : Il pleut sur Santiago d’Helvio Soto ; 1977 : Alice ou la dernière fugue de Claude Chabrol ; 1978 : Il est Gauvain dans Perceval le Galois d’Eric Rohmer (1982 : Un beau mariage) ; 1982 : Qu’est-ce qui fait courir David d’Elie Chouraqui (1993 : Les marmottes) ; en 1985 il devient Jacques dans 3 hommes et un couffin de Coline Serreau (2003 : 18 ans après) ; 1988 : Fréquence meurtre d’Elisabeth Rappeneau et L’enfance de l’art de Francis Girod ; 1994 : Montparnasse-Pondichery d’Yves Robert ; 1997 : Quadrille de Valérie Lemercier ; 1999 : Les enfants du marais de Jean Becker (2001 : Associés contre le crime et 2003 Effroyables jardins ; 2003 : Tais-toi de Francis Veber ; 2004 : Quai des orfèvres d’Olivier Marchal. Il joue le rôle de Bélisaire Beresford aux côtés de Catherine Frot sous la direction de Pascal Thomas 3 adaptations d’Agatha Christie : Mon petit doigt m’a dit en 2005, Le crime est notre affaire en 2008 et Associés contre le crime en 2012. Guillaume Canet réalise Ne le dis à personne en 2006. Jean-Michel Ribes, qui l’avait déjà dirigé pour la télévision dans Palace en 1988, le retrouve pour Musée haut, musée bas (puis en 2014 avec Brèves de comptoir).En 2009, l’acteur tourne pour Jean-Pierre Jeunet Micmacs à tire-larigot (il était la voix off dans Le fabuleux destin d’…en 2000, a joué dans Un long dimanche de fiançailles en 2004 et prend la voix du robot dans Big bug en 2022). En 2010 il incarne Staline dans Une exécution ordinaire de Marc Dugain et tourne dans Diplomatie de Volker Schlöndorff (monté au théâtre en 2011). En 2021, François Ozon réalise Tout s’est bien passé puis en 2023 Mon crime. En 2022 : Le tigre et le président de Jean-Marc Peyrefitte.
Cette liste peut être complétée par les réalisations de : Jacques Rivette, Edouard Molinaro, Jean-Louis Bertuccelli, José Pinheiro, Costa-Gavras, Ettore Scola, Michel Deville, Frédéric Schöndoerffer, Bertrand Blier, les frères Taviani….
Courts Métrages : 1984 : Première classe de Mehdi El Glaoui et 1986 : Triple sec d’Yves Thomas.
Pour la télévision : 1971 : Les enquêtes du commissaire Maigret de Marcel Cravenne ; 1978 : Les Boussardel d’après Philippe Hériat ; 1974 : Madame Bovary de Pierre Cardinal ; 1977 : Rossel et la commune de Paris de Serge Moati (1991 : Le piège) ; 1979 : La Muse et la Madone de Nina Companeez ; 1981 : Monsieur Masure pour Au théâtre ce soir ; 1982 : L’épreuve de Claude Santelli ; 1985 : Music-hall de Marcel Bluwal pour lequel il reçoit un 7 d’or du meilleur acteur.
Le théâtre : 1972 : La grande muraille de Max Frisch. Il joue Pinter, Musset, Guitry, Muray, Musset, Tchekov, Schnitzler, Dubillard, Jean-Claude Carrière … Entre 2014 et 2015 il joue dans Novecento qui lui vaut un Molière. Il conçoit et interprète Monstres sacrés et sacrés monstres en 2001 puis Sens dessus dessous d’après des textes de Guitry, Baudelaire, Hugo…en 2023. Il met en scène en 2003 Athlètes dans leur tête. D’autres récompenses : 2002 : Prix Plaisir du théâtre et 2017 : prix du Brigadier.
Il prête également sa voix : Grand amateur de radio, il en fait également et en 1991 interprète Prisca avec Paul Le Person pour Radio France. Ce sont aussi des lectures de textes de Marcel Proust, les commentaires pour une anthologie des films de Georges Méliès, pour un documentaire, Ils ont filmé la guerre en couleur en 2000, pour des films : D-Day, leur jour le plus long de Richard Dale en 2004 et Ils voulaient tuer de Gaulle en 2005 ; pour le doublage d’un acteur dans Batman Autopsie en 2022.
Vie privée : Il vit avec Francesca Avossa (Elle tiendrait l’agence Jardin d’Eden, un studio qui conseille les marques haut de gamme du secteur design, mode dans le développement de leur image). Ils ont 2 enfants : un fils né en 1988 et une fille née en 1993. Chevalier du Mérite en 1993, il devient officier en 2000 et est chevalier de la Légion d’honneur depuis 1996.
..........................................................................................................................................Claudine