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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 20:25

Claudine, notre merveilleuse présidente, a parcouru 40 de vie cinématographique et présente la liste des Oscar et César depuis 1983 date de création du CCL et signale en gras les films projetés par notre association. Un travail de "romain" à lire absolument et à copier pour vos ciné-quiz .

Voici le travail :

1983. Oscar: Gandhi de Sir Richard Attenborough ; Cannes : La ballade de Narayama de Shohei Imamura ; César : La balance de Bob Swaim

1984. Cannes: Paris Texas de Wim Wenders 

1985. Oscar: Amadeus de Milos Forman; Lion d’or: Sans toit ni loi d’Agnès Varda (Ciné-club 1993, 2000)

1986. Oscar: Out of Africa de Sydney Pollack; Lion d’or : Le rayon vert d’Eric Rohmer (Ciné-club 1992); César: 3 hommes et un couffin de Coline Serreau (Ciné-club 1987)

1987. Lion d’or et César : Au revoir les enfants de Louis Malle

1988. Oscar : Le dernier empereur de Bernardo Bertolucci et Oscar du meilleur film étranger : Le festin de Babette de Gabriel Axel (Ciné-club 2018)

1989. César : Camille Claudel de Bruno Nuytten

1990. Cannes : Sailor et Lula de David Lynch. Les Césars ont 15 ans.

1991. Oscar : Danse avec les loups de Kevin Kostner ; César : Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau. Le prix Jean-Vigo a 40 ans

1992. César : Tous les matins du monde d’Alain Corneau

1993. Oscar du meilleur film étranger : Indochine de Régis Wargnier (Ciné-club 2012); Cannes : La leçon de piano de Jeanne Campion ; Lion d’or : 3 couleurs : Bleu de Krzystof Kieslowski (Ciné-club 2016

1994. Oscar: La liste de Schindler de Steven Spielberg ; Cannes : Pulp fiction de Quentin Tarentino ; César : Smoking, no smoking d’Alain Resnais.

1995. Oscar: Forrest Gump de Robert Zemeckis ; Cannes : Underground d’Emir Kusturika; Ours d’or: L’appât de Bertrand Tavernier

1996. Oscar: Braveheart de Mel Gibson

1997. Oscar: Le patient anglais d’Anthony Minghella; César : Ridicule de Patrice Lecomte (Ciné-club 2019)

1998. Oscar : Titanic de James Cameron ; César : On connaît la chanson d’Alain Resnais (Ciné-club 2001)

1999. Oscar: Shakespeare in love de John Madden; Cannes: Rosetta des frères Dardenne

2000. Oscar: American Beauty de Sam Mendes; César: Venus beauté (institut) de Tony Marshall

2001. Oscar: Gladiator de Ridley Scott; Cannes : La chambre du fils (Ciné-club 2003)

2002. Oscar : Un homme d’exception de Ron Howard ; Cannes et César (2003) : Le pianiste de Roman Polanski ; César : Le fabuleux destin d’Amélie Poulain

2003. Oscar : Chicago de Robert Marshall

2004. Oscar : Le seigneur des anneaux de Peter Jackson

2005. Oscar: Million dollar Baby de Clint Eastwood; Cannes: L’enfant des frères Dardenne

2006. Cannes: Le vent se lève de Ken Loach; Lion d’or : Le secret de Brooke Back Mountain d’Ang Lee ; César : De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard.

2007. Oscar : Les infiltrés de Martin Scorcese ; Ours d’or : Le mariage de Tuya de Wang Quan’an (Ciné-club 2016)

2008. Oscar: No country for old men des frères Coen; Cannes: Entre les murs de Laurent Cantet

2009. Oscar: Slumdog Millionaire de Danny Boyle; Cannes: Le ruban blanc de Michael Haneke ; César : Séraphine de Martin Provost

2010. Oscar : Démineur de Kathryn Bigelow

2011. Oscar : Le discours d’un roi de Tom Hooper ; César : Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois.

2012. Oscar et César : The artist de Michel Hazanavicus ; Cannes : Amour de Michael Haneke

2013. Oscar : Argo de Ben Affleck ; Cannes : La vie rêvée d’Adèle d’Abdellatif kechiche

2014. Oscar: 12 years a slave de Steve Mc Queen; César: Les garcons et Guillaume à table de Guillaume Gallienne.

2015. Oscar : Birdman d’Alejandro Gonzalez Inarritu

2016. Cannes : Moi, Daniel Blake de Ken Loach

2017. Oscar : La la land de Damien Chazille ; César : Elle de Paul Verhoeven

2018. Cannes : Une affaire de famille d’Hirokazu Kore-eda

2019. Oscar : Green book : Sur les routes du sud de Peter Farrely et Nick Vallelonga ; César : Jusqu’à la garde de Xavier Legrand.

2020. Oscar : Parasite de Bong Joon-Ho ; César : Les misérables de Ladj Ly; Pas de festival de Cannes à cause du COVID.

2021. Oscar : Nomadland de Chloé Zhao ; César : Adieu les cons d’Albert Dupontel

2022. Oscar : Coda de Sian Heder (adaptation de La famille Bélier) ; César : Les illusions perdues de Xavier Giannoli

2023. Cannes : Anatomie d’une chute de Justine Triet.


....................................................................................................................................Claudine


 


 


 

 

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4 juin 2023 7 04 /06 /juin /2023 19:15

Pour les 40 années de fonctionnement de notre association, Samedi 3 Juin 2023, les burlesques américains du début du Cinéma furent à l'honneur, toujours appréciés de tous les publics. Notre présidente  présente ci-après les biographie de ces célébrités qui ainsi que les 3 mousquetaires étaient 4 comme de bien entendu...

 

 

LAUREL et HARDY : le tandem le plus célèbre de l’histoire du cinéma au cours d’une carrière d’environ 25 ans et de 100 films.

Ils se rencontrent pour la 1ère fois en 1919 sur le tournage du film Le veinard de Jess Robbins. Oliver Hardy a déjà joué le faire-valoir, bien souvent, dans quelque 200 films. Il rejoint en 1925 les studios d’Hal Roach dans lesquels Stan Laurel est réalisateur depuis 2 ans est dirigé par lui à 3 reprises. Ils tournent ensemble dans Scandale à New York de Fred Guiol en 1926 sans avoir de scène en commun et évoluent en duo dans Maison à louer du même réalisateur.

Leur duo est constitué en 1927 et reçoit un succès immédiat. Hal Roach, qui réalise la majorité des films d’Harold Loyd concurrençant ceux de Mark Sennett revendique la paternité de ce tandem de même que Léo Mc Carey qui entre dans ces studios en 1924 et les dirige dans : On a gaffé, Vive la liberté ya erreur. C’est également le cas de Fred Guiol qui réalise de nombreux courts-métrages en 1927, parmi lesquels : Les gaietés de l’infanterie, Il était un petit navire, En plein méli-mélo, Un ancien flirt, Les 2 détectives, Les forçats du pinceau. Il en va de même pour Léo Mc Carey , entré aux studios en 1924, et qui tourne On a gaffé, Vive la liberté et Ya erreur.

Les 2 acteurs peuvent être tête d’affiche, se séparer en conservant des rôles titre, faire de la figuration ou avoir un rôle mineur. L’acteur James Finlayson est à leurs côtés dans environ 30 films.

Oliver s’impose par sa corpulence et dirige les opérations ; il est toujours victime des maladresses de son coéquipier. La phrase «  Tu m’as encore mis dans un beau pétrin » est prononcée à 17 reprises au cours de leur filmographie. Stan, qui dans sa carrière solo était conquérant et séducteur, devient un naïf ébahi et souvent pleurnichard, ce qui est l’inverse de ce qu’il est réellement car il est le cerveau, écrit les scénarios, supervise la mise en scène et le montage.

Ce sont les rares acteurs du muet à avoir réussi la transition avec le parlant. Lewis R Foster, qui avait déjà réalisé en 1929 Son altesse royale (Double Woopee) dans lequel apparaît Jean Harlow et Entre la chèvre et le chou, tourne On n’a pas l’habitude et Laurel et Hardy en wagon-lit. James Parrott, s’adapte à la nouveauté : après avoir réalisé en 1928 La minute de vérité, V’là la flotte et Habeas Corpus, il met en scène une dizaine de comédies dont : Ils vont faire boum et Les bricoleurs (1929).D’autres courts-métrages : Les 2 vagabonds, Laurel et Hardy bonnes d’enfants, L et H policiers, Let H menuisiers, Les 2 flemmards, Qui dit mieux…. Hal Roach produit des séquences plus longues : Fra Diavolo (qu’il réalise) et Sous les verrous de James Parrott mais aussi C’est donc ton frère (1936), Têtes de pioche (1938) Les as d’Oxford (1940). La MGM , de son côté, est à l’origine de : Quel pétard (1941), Le grand boum (1944), Laurel et Hardy toréadors (1945). Les 2 hommes ont changé de producteur après 1940, essayé de monter leur propre société et n’y étant pas parvenus ont signé avec la Fox et la MGM.

En 1947, ils entament une carrière dans le music-hall. Leur dernier film est une co-production française tournée aux studios de la Victorine à Nice par Léo Joannon : Atoll K dont le tournage a été allongé à cause de la santé de Stan Laurel. Ils retrouvent un regain de notoriété lors des diffusions télévisées mais le contrat établi à l’époque par Hal Roach ne leur permit pas de toucher de l’argent sur celles-ci.

En 2018, Stan et Ollie de John S. Baird avec Steeve Coogan et John C. Reilly se concentre sur l’année 1953 quand ils prennent conscience de leur déclin.

 

et chacun de son côté
 

STAN LAUREL : (le petit) acteur, scénariste et réalisateur.

Arthur Jefferson naît le 16 juin 1880 dans le nord de l’Angleterre dans une famille de gens du spectacle. Son père l’aide à trouver ses 1ers rôles. Il débute dans le music-hall chez Fred Krano, un imprésario très important, où il est la doublure de Charlie Chaplin. Il accompagne la troupe aux USA où il se fixe et tourne quelques courts-métrages. Il prend le pseudonyme de Stan Laurel. Il réalise pour Hal Roach Yes, yes Nanette avec James Finlayson (voir article ci-dessus). Il reçoit un Oscar d’honneur en 1961. Ses pensions alimentaires ont raison de ses gains : il a été marié 5 fois. Lois Nelson (1926-1934) ; Virginia Ruth Rogers (1934-1936) puis (1941-1946) ; Vera Ivanova Shwalova (1938-1939) et Ida Kitaeva (1946 jusqu’au décès de l’acteur). Une crise cardiaque l’emporte en 1965. Buster Keaton dira : «  Charlie Chaplin n’était pas le plus drôle, je n’étais pas le plus drôle. Le plus drôle c’était lui ». L’astéroïde 2865 porte son nom.

OLIVER HARDY : (le gros) acteur et chanteur.

Oliver Norwell Hardy, né le 18 janvier 1892 à Harlem en Georgie (USA) se passionne très tôt pour le chant lyrique. Il décroche un diplôme d’avocat mais n’exerce pas. A partir de 1919, sous le nom de Babe, il seconde l’acteur phare du studio Jimmy Aubrey dans environ 25 films. Il est le bûcheron en fer blanc dans Le sorcier d’Oz en1925.Hors des studios, il se livre à ses activités favorites : le golf et les chevaux. Sa passion pour les courses ne lui permet pas de jouir de ce qu’il a gagné en tournant quelque 400 films de différents métrages. Il contracte 3 mariages : Madelyn Saboshin (1913-1921) ; Myrtle Reeves (1921-1937) et Virginie Lucille Jones (1940 jusqu’au décès de l’acteur). En mai 1954, après une crise cardiaque il décide de prendre soin de lui et perd 68 kg. Un AVc 2 ans plus tard est suivi d’une thrombose cérébrale qui l’emporte le 7 août 1957 à Los Angeles.

CHARLIE CHAPLIN : acteur, réalisateur, producteur et compositeur britannique

Charles Spencer Chaplin naît le 16 avril 1889 à Londres dans une famille d’artistes. Ses parents se séparent quand il a 2 ans et sa mère, qui connaît une très difficile situation financière, doit se séparer de ses enfants avant d’être à plusieurs reprises hospitalisée dans des services psychiatriques. Le jeune garçon fait sa 1ère apparition sur scène à l’âge de 5 ans puis se produit dans des music-halls entre 1859 et 1900 avant d’abandonner l’école quand il a 13 ans.

En 1903, il décroche son 1er rôle, un vendeur de journaux, dans une pièce qui ne remporte hélas aucun succès. Mais il a été remarqué et part en tournée durant 2 ans. A son retour, il rejoint la troupe comique de Fred Karno avec lequel il apprend à associer la tragédie et la comédie et à utiliser des éléments absurdes. Il devient dès 1907 un comédien accompli et son rôle en 1910 dans une comédie Jimmy the Fearless connaît un grand succès.

Il part en tournée en Amérique du Nord durant 21 mois et entrevoit la perspective d’une nouvelle carrière en remplaçant Fred Mace, star de Keystone, qui prend sa retraite. Il fait la connaissance de Mack Sennett en arrivant à Los Angeles en 1913 et, avant de commencer à jouer, il passe un an à se familiariser avec la réalité cinématographique. Il choisit le costume qui sera sa marque de fabrique, celui de Charlot « The tramp » (Le vagabond, celui qui s’en va toujours). En 1914 il tourne dans Charlot est content de lui puis Un béguin de Charlot qui est un succès. En tant que réalisateur sa production est d’un film par semaine. Mack Sennett réalise Le roman comique de Charlot et Lolotte.

Il intègre en décembre un nouveau studio et engage Edna Purviance avec laquelle il a une aventure jusqu’en 1917. Il tourne 35 films comme Charlot fait la noce ou Charlot garçon de banque et son personnage devient plus romantique. Sa popularité s’étend à l’étranger et il devient la 1ère star internationale du cinéma. A l’âge de 26 ans, quand il intègre le studio Mutual, il est l’une des personnes les mieux payées au monde.

En mars 1916, il inaugure son propre studio ; ses films sont plus élaborés et mélodramatiques comme Charlot et le comte, muet d’une durée de 23 minutes où il joue un apprenti tailleur maladroit. Son contrat stiple qu’il doit réaliser un court-métrage toutes les 4 semaines. Il travaille sur un scénario jamais achevé ; il fait construire les décors et travaille avec les autres acteurs pour improviser des gags. Il embauche Henry Bergman et leur collaboration durera environ 30 ans.

Il est critiqué pour ne pas prendre part au 1er conflit mondial en Angleterre mais ni son pays, ni les USA ne lui demandent de s’enrôler, arguant le fait qu’il est plus utile au moral des troupes par ses films. Son frère Sydney devient son agent quand un nouveau studio l’engage. Il gagne en liberté et en rémunération. Il construit son propre studio sur un terrain de 20 000m2 et tourne Une vie de chien. Il entreprend une tournée pour lever des fonds pour l’armée et Charlot soldat, film de 45 minutes, connaît un grand succès. En septembre 1918 il épouse une actrice Mildred Harris, 17 ans. Ils divorcent en 1920.

En 1919, il fonde une société avec Douglas Fairbanks, Mary Pickford et DW Griffith : United Artists ; ainsi financent-ils leurs propres œuvres même si lui, doit encore livrer 6 films à son ancien employeur. Le kid, 68 minutes, le plus long de sa production jusqu’à cette date, sort en mai 1920 et est très apprécié. Il retourne l’année suivante en Angleterre. Quand sort en septembre 1923 L’opinion publique, centré sur Edna Purviance, alors qu’il ne fait qu’une brève apparition, le public est déçu. En 1925, La ruée vers l’or, avec Georgia Hale et 600 figurants devient l’un des plus gros succès du muet. Durant le tournage, il épouse une jeune actrice de 16 ans Lita Grey. Ils ont 2 fils. Cette union est malheureuse et il est très affecté par la difficile procédure de divorce et le coût qui en résulte. Ceci entraîne la suspension du tournage du film Le cirque qui sort en janvier 1928. IL reçoit un Oscar d’honneur lors de la 1ère cérémonie de remise de la célèbre statuette.

Il s’inquiète de l’apparition du parlant qu’il rejette. Les lumières de la ville, janvier 1931, avec Virginia Cherril est un grand succès tant populaire que financier. Il est persuadé que la nouvelle technique ne marchera pas mais en même temps il craint de paraître démodé. Il se rend au Japon où il échappe à la mort lors d’un complot visant le 1er ministre qui est tué. Il se sent à cette époque « perdu et fatigué ».

Il rencontre Paulette Goddard, 21 ans. Durant la Grande Dépression ses craintes envers les machines et le capitalisme engendrent ses inquiétudes qui font naître Les temps modernes qui sort en février 1936 avec des effets sonores mais presqu’aucune parole. Ayant appris à jouer seul du piano, du violon et du violoncelle, il compose la musique et la chanson Smile. Comme il ne sait pas déchiffrer les partitions, il livre ses idées à David Raksin qui les met en forme. Ce film, devenu un classique du répertoire, reçoit des critiques mitigées à cause de l’intervention de la politique. Il se rend en Extrême Orient avec Paulette et révèle qu’ils se sont mariés en Chine. Leur divorce est prononcé en 1942.

En septembre 1939, quand éclate le nouveau conflit mondial, il débute le tournage du film Le dictateur dans lequel il s’éloigne de son personnage du « petit homme » comme il se dénommait lui-même, victime au 1er abord d’un désordre social qui le dépasse mais qui est en fait un révolté ; ses coups de boutoir contre la société, l’argent, l’armée, le travail sont de plus en plus clairs et directs. De ce fait, J. Edgar Hoover, patron du FBI, veut nuire à sa réputation. Dans le même temps, en 1945, une aspirante actrice Joan Barry lui intente un procès en reconnaissance de paternité : condamné, il devra payer une pension à leur fille jusqu’à ses 21 ans.

Il contracte, en 1943, une nouvelle union avec la fille du dramaturge Eugène O’ Neill, Oona, âgée de 18 ans : il en a alors 54. Ils restent unis jusqu’au décès de l’artiste à 77 ans et ont 8 enfants (leur fille aînée, Géraldine, naît en 1944). Monsieur Verdoux, dont il achète les droits à Orson Welles, est un échec. Il y critique le capitalisme et est accusé d’être communiste, s’étant rapproché de Bertolt Brecht. Il avait, dès 1921, tenté de rencontrer Lénine. Le FBI commence une enquête officielle en 1947. Ses sympathies, sa non-acquisition de la citoyenneté américaine sont critiquées. En septembre 1952, il embarque à bord d’un paquebot vers la Grande-Bretagne et décide de rompre tous ses liens avec les Etats-Unis quand son visa est révoqué. C’est son épouse qui revient pour régler ses affaires, dont la cession de ses parts dans la société United Artists. C’est en Angleterre qu’a lieu la 1ère du film Limelight (Les feux de la rampe), largement autobiographique dans lequel joue Buster Keaton. On y aperçoit Sydney, le fils qu’il a eu en 1925 avec Lita Grey et qui s’essaiera sans grand succès au métier d’acteur. La musique, avec la chanson Terry’s theme reçoit un Oscar lors de la réédition du film en 1973.

En 1953, la famille s’installe en Suisse à Corsier-sur-Vevey. Oona renonce à sa nationalité américaine pour devenir britannique. Les rencontres du réalisateur avec Zhou Enlai et Nikita Krouchtchev font de lui une figure controversée. Il exploite ses récents déboires dans Un prince à New York, tourné à Londres et monté à Paris où il sort en octobre 1957 après avoir été présenté dans la capitale anglaise. Les Américains le découvrent seulement en 1973.

Il publie en septembre 1964 ses mémoires : Histoire de ma vie. Son dernier film La comtesse de Hong-Kong avec Sophia Loren et Marlon Brando est un échec commercial.

Sa santé commence à décliner après plusieurs AVC et il se concentre sur la réédition de ses anciens films. Son étoile figure sur le Hollywood Walk of Fame depuis 1970. Il est fait Commandeur de la Légion d’honneur lors du festival de Cannes en 1971 et un Lion d’or couronne sa carrière l’année suivante à Venise. Il revient à Los Angeles en 1972 pour y recevoir un Oscar d’honneur des mains de Jack Lemmon. En 1975, la reine d’Angleterre Elisabeth II le fait chevalier puis Commandeur de l’ordre de l’empire britannique et il porte le titre de Sir. Victime d’un nouvel AVC il s’éteint dans sa propriété le 25 décembre 1977. Peu de temps après l’enterrement, 2 hommes procèdent à une exhumation pour demander une rançon ; ils sont arrêtés et Charlie Chaplin repose de nouveau dans un caveau en béton armé. Ce fait divers donne lieu à une libre interprétation dans un film de Xavier Beauvois en 2014 La rançon de la gloire. Le manoir Ban est depuis 2016 un musée.

Federico Fellini, Jacques Tati, René Clair, Billy Wilder affirment avoir été influencés par lui comme Richard Attenborough qui réalise en 1992 Chaplin.

 

BUSTER KEATON : Acteur, réalisateur et producteur, il a marqué le cinéma muet américain.

Joseph Frank Keaton Junior naît dans le Kansas le 4 octobre 1895 et son surnom Buster qui signifie casse-cou lui est donné à l’âge d’un an. En 1900, avec son frère et sa sœur, il rejoint ses parents sur scène et participe à leurs numéros burlesques ; il acquiert ainsi une technique corporelle exceptionnelle et sera regardé plus tard comme «  l’homme caoutchouc ». Mobilisé en 1918, il combat plusieurs semaines en France.

A partir de cette date il réalise environ 67 courts-métrages dont 23 mettent en scène le personnage de Fatty (Fatty boucher, docteur, bistro, groom, cuisinier). Il garde ce personnage jusqu’en 1923 tout en concevant d’autres petits films. En 1920, La maison démontable est un exemple des gags qu’il invente : il amorce celui-ci, le public est amené à deviner ce qui va se passer mais finalement il en est tout autrement. Dans ce cas, le personnage se démène pour enlever l’habitation de la voie ferrée car un train s’annonce. N’y parvenant pas, il sort avec sa femme. Le train passe mais sur le rail d’à côté. La maison est cependant détruite par un convoi venant du sens opposé.

Vient ensuite la série avec Frigo, renommé Malec lors des 1ères sorties françaises, 6 réalisations à partir de 1921 et jusqu’en 1923 : Frigo fregoli, Frigo déménageur, chez les Indiens… Et Malec est le héros de 9 histoires. Il avait déjà produit un long métrage en 1920 Ce crétin de Malec et poursuit dans cette voie en 924 avec Sherlock Junior et surtout avec une trilogie devenue célèbre : Les lois de l’hospitalité en 1923, La croisière du Navigator en 1924 et Le mécano de la Générale en 1926. Il produit ainsi sans interruption jusqu’à l’avènement du parlant.

Il est reconnaissable à son chapeau canotier et son costume souple et met au point son personnage de pantin, au visage impassible mais en réalité profondément neurasthénique. Son personnage n’a pas de position sociale bien définie. Ses partenaires objets sont souvent gigantesques et il les domine avec un peu d’intelligence. Il crée un homme introverti, téméraire, toujours en quête d’amour, surnommé «  l’homme qui ne rit jamais ».

Après son succès recueilli pour L’opérateur, il signe malgré l’avis négatif de son ami Charlie Chaplin, un contrat d’exclusivité avec la MGM ; sa créativité est freinée et il ne fera que des films contrôlés où il sera un faire-valoir. Citons : Hollywood chante et danse, Buster s’en va-t-en guerre, Le plombier amoureux , Le roi des Champs-Elysées (1934, tourné en France), Et la vie recommence, L’esprit fait du swing, Amour poste restante. Il souffre qu’on lui ait imposé comme partenaire Jimmy Durante, envahissant bavard. Ne pouvant exprimer sa fantaisie, il est mis à l’écart et sombre dans la dépression et l’alcool. Sa 2ème épouse, fille d’un producteur et mauvaise actrice, qui lui en veut de ne pas l’avoir imposée lui mène la vie dure et demande le divorce. Il contractera un nouveau mariage en 1940.

On le retrouve dans de petits rôles : Boulevard du crépuscule de Billy Wilder en 1950 où il joue au bridge avec Eric von Stroheim ; Les feux de la rampe que réalise Charlie Chaplin en 1952 et où il est, avec lui, un clown vieillissant ; Pattes de velours en 1953 ; Le tour du monde en 80 jours De Michael Anderson dans lequel il conduit un train ; Les aventuriers du fleuve de Michael Curtiz en 1960.

Il connaît un regain de notoriété dans un numéro muet au cirque Médrano à Paris en 1954. L’année suivante, l’intervention d’un distributeur et collectionneur américain contribue à la rediffusion de ses meilleurs films. Le jeune public est enthousiasmé par la découverte de la trilogie et cela se concrétise par l’attribution en 1960 d’un Oscar pour l’ensemble de son œuvre.

Il s’éteint à Hollywood le 1er février 1966 d’un cancer du poumon. On raconte que ‘ayant construit un immense circuit de train dans son garage, pour éviter de trop fumer, il allumait une cigarette qu’il posait sur la locomotive et prenait une bouffée à chaque passage.

................................................................................................................................Claudine
 


 


 


 


 

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7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 16:29

 

 

 

 

 

 

LA JUSTICE : ce questionnaire porte sur des films ayant pour cadre un tribunal, un procès. Il vient en complément de la diffusion de Section spéciale de Costa-Gavras.

1. 1957. Sydney Lumet réunit autour d’Henri Fonda (également coproducteur et Bafta du meilleur rôle) un jury issu de milieux sociaux différents qui doit statuer à la fin des plaidoiries sur le sort d’un jeune homme accusé de parricide. S’il est déclaré coupable, il sera condamné à la chaise électrique. Jusqu’au dernier instant du film aucun des noms des protagonistes n’est prononcé. La règle classique des 3 unités est strictement observée. Les objectifs de focales sont croissants de sorte que les décors semblent se rapprocher des personnages accroissant le sentiment d’étouffement à mesure qu’en même temps l’éclairage baisse. Le scénario, qui remporte le prix E.A Poe, est de Reginald Rose d’après la pièce qu’il a écrite et le film un Ours d’or. Lee J. Cobb, Jack Warden et Martin Balsen font partie du générique.

2. 1963. Sur des dialogues d’Henri Janson, André Cayatte raconte comment un inspecteur chargé de l’enquête après le rapt et l’assassinat d’un enfant est certain de l’innocence d’un des 3 accusés qui sont jugés : 2 ravisseurs se sont enfuis à bord d’un bateau ; cernés, ils se réfugient dans un phare désaffecté. Sommés de se rendre, ils sortent mais sont 3. Chacun prétend ne pas connaître les 2 autres mais leur lourd passé les rend suspects.

3. 1957. Billy Wilder réalise une adaptation d’une pièce de théâtre(1953), elle-même tirée d’une nouvelle d’Agatha Christie (1925). Léonard Vole (Tyrone Power), accusé de meurtre, sollicite l’aide d’un brillant avocat, Sir Wilfried, spécialiste des causes perdues (Charles Laughton). Lors du procès, Christine (Marlene Dietrich), la femme de l’accusé, son seul alibi, donne des éléments qui l’accablent. Le dernier jour, une mystérieuse femme apporte des lettres montrant que l’épouse veut se débarrasser de son conjoint. Léonard est libéré mais l’avocat a été manipulé…

4. 1947. Pour sa dernière collaboration avec David O. Selznick, Alfred Hitchcock, caméo lorsqu’il quitte le train un violoncelle à la main, expérimente les prises de vue à caméra multiples (4). Un avocat (Gregory Peck) est chargé de la défense d’une belle Italienne accusée d’avoir empoisonné son mari. Bien que marié, fasciné par sa beauté, il s’éprend d’elle et, pour démontrer son innocence, cherche à jeter le blâme sur le valet de chambre qui se suicide. L’annonce de ce décès est faite en salle d’audience. Alida Valli, Ann Todd, James Coburn, Charles Laughton et Charles Jourdan compètent la distribution.

5. 1960. Henri-Georges Clouzot réunit Brigitte Bardot (David di Donatello de la meilleure actrice étrangère), Marie-José Nat et Samy Frey, Charles Vanel, Louis Seigner, Colette Castel et Paul Meurisse dans ce procès d’une séduisante jeune fille, Dominique, dont l’histoire est racontée en flashbacks au cours de celui-ci. Elle est jugée pour le meurtre de son ancien ami, Gilbert, promis à sa sœur Annie. Le film reçoit le Golden Globe du meilleur film étranger.

6. 2015. Christian Vincent brosse le portrait de Michel Racine, président de cour d’assises (Fabrice Luchini, coupe Volpi de l’interprète masculin) distant, autoritaire, surnommé «  président à 2 chiffres » (à cause des années d’emprisonnement requises) qui retrouve au cours d’un procès une femme dont il est amoureux et qui fait partie du jury : Sidse Babett Knudsen (César du meilleur second rôle féminin) joue ici dans son 1er long métrage en langue française. Acteur principal et réalisateur se retrouvent après La discrète.

7. 1961. Stanley Kramer prend pour cadre un procès en 1947 qui concerne 4 juges et procureurs accusés de crimes contre l’humanité. Spencer Tracy est entouré de Maximilian Schell, Burt Lancaster, Marlene Dietrich, Judy Garland, Richard Widmark et Montgomery Clift qui participe au scénario.

8. 1971. Marcel Carné adapte le livre de Jean Laborde (1970), écrivain et chroniqueur judiciaire à France-Soir et à l’Aurore, ayant couvert les affaires Dominici et Marie Besnard. Le réalisateur raconte dans ses mémoires Ma vie à belles dents les pressions subies pour le décourager de tourner et le silence médiatique (aucune promotion et sortie en salles limitée à la France). Ce film est inspiré d’une histoire réelle survenue en février 1946 : l’affaire des policiers de Bordeaux. Un ancien repris de justice, mécanicien dans un garage, est arrêté de façon musclée par des représentants de la force publique qui l’accuse d’un casse chez son employeur. Il meurt au commissariat 13 heures pus tard. Sa veuve porte plainte. Le procureur de la république conseille au juge d’instruction chargé du dossier de ne pas oublier que « la police est la meilleure alliée de la justice ». Le magistrat s’entête et est victime d’un affrontement qui dépasse l’affaire. Avec Jacques Brel, Didier Haudepin, Michael Lonsdale, Charles Denner, Boby Lapointe et Jean-Roger Caussimon. Prix des spectateurs au festival de Moscou.

9. 1962. Orson Welles, qui interprète également, avec la voix de Jean Topart, le rôle de l’avocat, adapte le roman de Franz Kafka (1926). Des policiers font irruption chez Joseph (Antony Perkins) et le déclarent en état d’arrestation sans lui parler. L’homme cherche de quoi il peut bien être coupable. Durant l’instruction judiciaire la procédure est sibylline. Romy Schneider (étoile de cristal de la meilleure actrice étrangère), Jeanne Moreau, Madeleine Robinson et Fernand Ledoux complètent le générique. Tournage dans la gare d’Orsay désaffectée à l’époque. Prix Méliès.

10. 1979. Norman Jevison réunit Al Pacino, Jack Warden, John Forsythe et Lee Strasberg. Un juge rigoriste, accusé de viol, demande à un jeune avocat impulsif, idéaliste et qui le hait de prendre sa défense

11. 1930. Le premier film parlant de Maurice Tourneur met en scène le procès d’une des 2 vedettes rivales d’un cabaret, Yvonne et Gaby, après que le cadavre de la 1ère est retrouvé. Avec Gaby Morlay et Charles Vanel.

12. 1990. Allan J. Pakula adapte le roman de Scott Turrow (1987). La procureure du comté de Kindle est assassinée. Le procureur charge son bras droit Rusty (Harrison Ford) de mener l’enquête mais 2 magistrats concurrents découvrent qu’il a eu une liaison avec la victime, se servent de cet élément pour l’accuser et organisent un procès. L’accusé appelle à l’aide ses amis : un avocat et un policier. 

 

............................................................................................................................Claudine
 


 

REPONSES :

1. 12 hommes en colère ;

2. Le glaive et la balance ;

3. Témoin à charge ;

4. Le procès Paradine ;

5. La vérité ; 6. L’hermine ;

7. Jugement à Nüremberg ;

8. Les assassins de l’ordre ;

9. Le procès ;

10. Justice pour tous ;

11. Accusée, levez-vous ;

12. Présumé innocent.

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7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 16:24

 

 

 

Konstantino Gavras naît le 13 février 1933 à Loutra Iréas en Arcadie (Grèce). Il doit fuir Athènes à l’âge de 19 ans en raison des opinions politiques de son père. A Paris, il suit des cours à la Sorbonne et se rend fréquemment à la Cinémathèque, sise à l’époque rue d’Ulm. Lorsqu’on lui demande quel est son meilleur souvenir de cinéma il déclare : « J’ai suivi un groupe d’étudiants qui allaient voir Les rapaces d’Erich von Stroheim. J’en suis tombé par terre (…) : c’était mon 1er choc de cinéma ».

Il entre à l’IDHEC, réalise un court-métrage en 1958 Les ratés puis devient assistant de metteurs en scène comme : René Clément (Le jour et l’heure en 1962, à l’occasion duquel il fait la connaissance de Simone Signoret et d’Yves Montand puis Les félins en 1964), Henri Verneuil (Un singe en hiver ) en 1962, Jacques Demy (La baie des anges) en 1963 et Jean Becker (Echappement libre ) en 1964. «  Pour moi, l’écriture semblait une chose lymphatique, l’image ça bougeait ».

En 1965, il adapte avec l’auteur Sébastien Japrisot Compartiment tueurs qui contient, malgré son apparence de « policier » toutes les dénonciations qui figureront dans Z où seront présents un certain nombre d’acteurs de ce film : Yves Montand, Simone Signoret, Jacques Perrin et Jean-Louis Trintignant.

«  Le cinéma est un spectacle qui raconte la vie. On ne va pas dans les salles obscures pour assister à un cours académique. J’essaye de tourner des films comme j’aime. Il faut trouver une forme, un style, un rythme qui emporte le spectateur ». «  La fiction est un moyen de faire sentir le réel, ce qui nous échappe. Quand on voit des gens qui passent dans la rue on ne les regarde pas. Dans un film oui. Le cinéma apporte un autre regard ».

En 1969, il réalise (avec comme stagiaire Alain Corneau) et produit Un homme de trop adapté du roman de Jean-Pierre Chabrol (1958) qui participe au scénario. Le thème en est la résistance et le maquis. C’est un échec commercial que le cinéaste explique par le mythe encore tenace d’une résistance unie. Il dira plus tard au JDD : «  Le pire c’est quand on fait un film qui ne marche pas (il cite celui-ci). Les critiques étaient contre, le public n’est pas venu le voir(…) C’est un choc épouvantable, surtout pour un 2ème film. Avec le temps on s’habitue. A mon âge je pense que le plus important est que le film existe ». La distribution réunit, entre autres : Bruno Crémer, Jacques Perrin, Michel Piccoli, Claude Brasseur, Michel Creton, Gérard Blain…

Il épouse en 1968 Michèle Ray, journaliste (née en 1939). Ils ont 3 enfants (1969, 1970 et 1981). Productrice des films de son époux, elle l’est également pour ceux de Mehdi Charef (Miss Mona, Camomille, Cartouches gauloises…et Rainbow pour Rimbaud de Jean Teulé par exemple.

En mars 1967, il effectue un court séjour à Athènes et lit le roman de Vassilis Vassilikos (1966), Z, inspiré de l’assassinat à Thessalonique d’un député de gauche, Lambrakis. Il écrit le scénario avec Jorge Semprun. Jacques Perrin crée pour financer le film (qui sort en 1969) sa propre maison de production et utilise ses contacts pour organiser le tournage en Algérie où il a lui-même réalisé un court métrage. Le titre provient de la lettre grecque Zêta dont l’initiale signifie : il vit, il est vivant. Irène Papas complète la distribution des acteurs précédemment nommés. Jean-Louis Trintignant reçoit à Cannes le prix d’interprétation masculine et le film le prix du jury lors de la même cérémonie ainsi que l’Oscar du meilleur film étranger au compte du pays qui le coproduit et un Golden Globe. La musique est signée Mikis Theodorakis (1925-2021). Avec cette réalisation, dénonciation politique, c’est l’avènement d’un genre nouveau et la mode du film politique est lancée. Il donne un propos plus universel à cette histoire d’assassinat politique. Il dira dans un entretien pour le JDD : «  Il y a un changement radical par rapport à l’époque de : quand on parlait de longs métrages engagés ou sociaux, ça irritait un certain nombre de gens. Il fallait soit du divertissement, soit une écriture esthétique ». Le 11 mai 1971, la veuve du député poursuit en justice le réalisateur et les producteurs pour atteint à la vie privée et à la mémoire de son mari.

Son cinéma se veut politique. Ses objectifs « Toucher un large public, éduquer, ne pas restreindre son audience à celle d’une élite, créer des liens, informer et faire réfléchir plutôt qu’être didactique ». (Encyclopédie du cinéma de Roger Boussinot).

Claude Lanzman lui parle d’Arthur London, un des 3 rescapés des procès de Prague. Le financement du film se fait grâce au succès de Z. L’aveu, sorti un an après, stigmatise les pratiques staliniennes au début des années 50et dénonce les méthodes politiques du régime tchécoslovaque qui ne recule devant aucun moyen afin d’obtenir de ses victimes des aveux fabriqués de toutes pièces. Le cinéaste poursuit sa volonté de viser tous les totalitarismes et permet à Yves Montand ( qui avait besoin de régler ses comptes avec son propre passé de militant politique) d’accéder à un des plus beaux rôles de sa carrière. Il est entouré de Simone Signoret, Michel Vitold, Jean Bouise, Michel Robin, Michel Beaune. Alain Corneau est devenu assistant réalisateur, le scénario, d’après le livre d’Artur London, est coécrit avec Jorge Semprun. La démarche du trio était délicate avec cette dénonciation d’un régime avec lequel il partageait un certain nombre de valeurs. Le film est projeté le 17 janvier 1990 en présence de Vaclav Havel. Lisa London est présente avec le cinéaste et l’acteur principal. Son époux est mort en exil en 1986, peu après Simone Signoret. Une représentation a lieu à Moscou le 6 juin de la même année.

Etat de siège en 1972 traite de la dictature et de la torture en Amérique latine. Assisté de Christian de Chalonge, le réalisateur évoque l’enlèvement de Dan Mitrone, agent du FBI sous couverture de l’AID par les Tupamaros en 1970. Le film «  n’obéit guère aux règles de la dramaturgie théâtrale, de la pièce en 5 actes qui président aux autres films ». (Encyclopédie). Yves Montand est entouré de Jacques Perrin, Renato Salvatori et Jacques Weber. Mikis Theodorakis, comme pour Z, signe la musique interprétée par Los Calchakis. Prix Louis-Delluc et British Academy Film Awards.

En 1975, le cinéaste retrouve Jorge Semprun pour le scénario de Section spéciale d’après L’affaire de la Section Spéciale d’ Hervé Villeré. Le film retrace un épisode particulièrement horrible du régime pétainiste (représailles légales contre des innocents par la promulgation de lois rétroactives) et reçoit le prix de la mise en scène ex-aequo avec Les Ordres du Canadien M. Brault à Cannes et devient le 3ème film étranger au National Board of Review. Les autres films (Z, L’aveu, Etat de siège) ont pour fil conducteur le monde politique et la justice. Ici c’est une reconstitution minutieuse d’événements historiques établie sur l’œuvre de H. Villeré qui a consulté les archives allemandes (celles de France lui ont été interdites). Un paragraphe sur le film est développé en fin d’article.

En 1979, il adapte le roman de Romain Gary Clair de femme avec Romy Schneider et Yves Montand, présenté en compétition à la Mostra de Venise. Il s’agit «  d’une tentative de profanation du malheur, d’un hymne à la vie et d’une réhabilitation du couple ». Désemparé après sa rupture avec sa femme, un homme rencontre une mère qui a perdu son fils dans un accident. A cette époque Cota-Gavras décline l’offre faite par Hollywood de réaliser Le Parrain.

Missing en 1982, est réalisé d’après le livre de Th Hauser, L’exécution de harles Horman, basé sur une histoire vraie : la disparition d’un journaliste américain durant le coup d’état du général Pinochet en 1973. Ce qui a le plus touché le cinéaste est la recherche coûte que coûte du disparu par son père (Jack Lemmon, prix d’interprétation masculine)) et la belle-fille de celui-ci (Sissy Spacek). Palme d’or à Cannes, ex- aequo avec Yol de Ylmaz Güney, le film reprend la lutte du réalisateur contre le totalitarisme visant cette fois la conscience américaine, ce qui explique la controverse aux Etats Unis car le rôle des agents du gouvernement est mis en lumière. Le long métrage est cependant toujours montré dans les grandes universités de ce pays. Mais, la même année, alors que le metteur en scène vient d’être nommé président de la cinémathèque de Paris (il le sera jusqu’en 1987 puis à partir de 2007 en remplacement de Claude Berri souffrant) une protestation arrive du département d’état de Washington : l’ancien ambassadeur au Chili affirme s’être reconnu dans les personnages et réclame (avec 2 de ses anciens adjoints) 150 millions de dollars pour diffamation.

Hanna K, en 1983, avec Jill Clayburgh et Jean Yanne raconte comment une avocate juive d’origine polonaise, née aux USA, française par son mariage et devenue israélienne par choix, doit défendre un Palestinien revenu au pays et revendiquant ses titres de propriété. Film produit par son épouse. Le cinéaste reçoit en 1985 la médaille du mérite des Beaux- Arts.

En 1986 c’est une comédie Conseil de famille d’après le livre de Francis Ryck qui voit le jour. Une famille unie et le fidèle ami Faucon percent des coffres forts. Le fils décide de les aider et est particulièrement doué. Mais quand il tombe amoureux, il décide de tout arrêter : le conseil de famille se réunit. Avec Johnny Hallyday, Fanny Ardant et Guy Marchand.

La main droite du diable, en 1988, avec Debra Winger, raconte l’enquête d’une jeune agente du FBI sur l’assassinat d’un animateur de radio au ton décapant qui lui crée de nombreux ennemis ; ses investigations la conduisent dans le Midwest sur les traces d’un fermier ancien combattant du Viêt-Nam. Le début du film s’inspire en partie de l’assassinat en 1984 de l’animateur radio et avocat Alan Berg. (En 1988, Oliver Stone dans conversations nocturnes reprend ce thème).

L’année suivante, Music Box (avec Jessica Lange) montre comment une jeune avocate qui veut prouver l’innocence de son père tombe dans la spirale du passé un peu trouble de celui-ci : d’origine hongroise il est accusé d’avoir été un tortionnaire au service des nazis. Le film a reçu un Ours d’or, ex- aequo avec un film tchèque.

André Dussolier, Pierre Arditi et Maurice Bénichou sont réunis en 1993 dans La petite apocalypse , d’après l’œuvre de Tadeusz Konwicki : un homme, soupçonné d’avoir voulu se suicider durant une fête chez son ex-femme, provoque toutes sortes de réactions parmi ses proches.

MadCity, en 1993, réunit John Travolta et Dustin Hoffman. Un présentateur vedette de télévision se voit relégué sur une petite chaîne. Pris un jour en otage, il voit l’opportunité d’un énorme scoop qui lui permettrait de revenir au premier plan mais la situation dérape. En 1996, le réalisateur est fait Chevalier de la Légion d’honneur (Officier en 2013 et Commandeur en 2019).

Amen en 2002 est meilleur film au Festival des Lumières et reçoit un César pour le scénario original. Durant la 2ème guerre, en Allemagne, un médecin devient le superviseur de l’approvisionnement en gaz Zyklon B des camps de la mort. Il découvre l’horreur des camps et cherche à alerter le Vatican. D’après l’œuvre de Rolf Hochhuth Il s’agit de l’adaptation cinématographique de la pièce de Rolf Hochhuth Le vicaire critiquant l’inaction du pape Pie Xii. Avec Ulrich Tukur, Mathieu Kassovitz et Michel Duchaussoy.

Le couperet en 2005 est une fable sociale sur les méfaits du chômage avec José Garcia et Karin Viard. D’après le livre de Donald Westlake, il raconte comment un cadre, licencié comme ses collègues pour cause de délocalisation, veut retrouver un poste à son niveau, quitte à supprimer les concurrents. Comme pour plusieurs autres réalisations, le dialogue est coécrit avec Jean-Claude Grumberg. Le cinéaste est président de la Berlinale en 2008. L’année suivante sort Eden à l’ouest qu’il produit avec son épouse comme elle l’a fait pour les 3 précédents. C’est un road movie dramatique qui raconte l’odyssée d’Elias (Riccardo Scarmarcio), jeune immigré en partance pour Paris et ses multiples rencontres en Méditerranée, Italie et France. En 1911, un collège du Mans qui propose des classes de cinéma porte son nom. Le capital, en 2012, est un thriller financier basé sur le roman de Stéphane Osmont (2004). Le jeune protégé d’un président de la 1ère banque européenne est propulsé par la maladie de celui-ci à la tête de l’établissement mais se retrouve très vite confronté à l’offensive d’un fonds spéculatif américain. Avec Gabriel Byrne, Gad Elmaleh, Bernard Le Coq. Cette année-là le réalisateur est président du jury au festival de Deauville. En 2013, il reçoit un Magritte d’honneur. En 2017, il devient lauréat du prix France-Culture Cinéma et obtient un prix en Catalogne. En 2019, on lui remet le prix Jaeger-LeCoultre à Venise et il réalise Adults in the room qui a pour thème la crise financière en Grèce en 2015. Un Léopard lui est remis au festival du film de Locarno en 2022.

Outre son activité de réalisation, il participe aux scénarios de Monsieur Klein de Joseph Losey en 1976 et de Mon colonel de Laurent Herbert qu’il produit en 2006. Il produit également Un thé au harem d’Archimède de Mehdi Charef en 1985. On le voit jouer dans La vie devant soi en 1977, Drôles d’espions en 1985 et Les stupides de John Landis en 1996. Il a publié ses mémoires au Seuil en 2018 : Va où il est impossible d’aller.


 

SECTION SPECIALE : film de 1975. Après Un homme de trop (1967) et avant Music Box (1989) il a pour cadre historique la seconde guerre mondiale et reçoit le prix de la mise en scène décerné par le jury du festival de Cannes présidé par Jeanne Moreau.

Le réalisateur a eu avant ce film un autre projet : il en a écrit le scénario avec Franco Solinas (La bataille d’Alger) et fait appel à Jean-Paul Belmondo. Cette réalisation n’aboutit pas (blessure de l’acteur ; conflits entre les producteurs) et Alain Delon, acteur et producteur confie à Joseph Losey Monsieur Klein.

Il raconte la création en 1941 par le gouvernement de Vichy d’une cour spéciale chargée de juger les résistants ou les présumés résistants en dehors donc des tribunaux habituels à la suite de l’assassinat d’un assistant militaire de la Kriegsmarine par Pierre Georges (futur colonel Fabien) appuyé par 3 camarades le 22 juin 1941 à 8h 05 sur le quai de la station de métro Barbès-Rochechouart. L’attentat est attribué aux communistes et 6 d’entre eux sont traduits en justice pour être condamnés à mort.

L’intrigue est centrée sur Pierre Pucheu (Michel Lonsdale), ministre de l’intérieur de Vichy : le maréchal demande à tout son gouvernement de laisser agir cet homme. (Il sera condamné à mort à Alger en mars 1944). Le réalisateur a choisi de ne pas montrer le maréchal, ce qui, dans son extrême souci de véracité aurait, même avec maquillage, conduit à l’échec. N’apparaissent que ses mains et ses manches ; la voix est celle d’un imitateur. Tous les personnages du régime sont représentés.

Vichy montre l’entassement du gouvernement dans une petite ville, l’importance des décisions prises et la quasi-déification du maréchal. Tournage à l’hôtel du Parc où des pancartes (en carton) sont accrochées à l’entrée. Les puristes diront que, en regardant par certaines fenêtres, il est impossible de saisir ce que voit le personnage. Paris sert également de cadre : la station de métro, le boulevard Bonne-Nouvelle (avec les rues de La Lune et de Cléry), le parvis du Sacré-Cœur, le parc Monceau et l’avenue Rapp.

Petites remarques : le film s’ouvre sur une représentation de Boris Goudounov mais le texte d’origine («  c’est de vous-même que je veux tout savoir) devient : « c’est de vous-même que j’entends tout savoir ». De même la Francisque diffère de même que la tenue de l’amiral Darlan, rôle tenu par Ivo Garvani, normalement 5 étoiles et 2 feuilles de chêne)

La distribution regroupe : les hommes politiques (Louis Seigner, François Maistre, Roland Bertin…), les magistrats et avocats (Pierre Dux, Jacques François, Claude Piéplu, Jacques Perrin, Michel Galabru, Julien Guiomar, Jean Bouise, Julien Bertheau…), les Allemands ( Heinz Bennent, Romain Bouteille…), les résistants (Jacques Spiesser, Nathalie Roussel…), les prévenus (Bruno Cremer, Yves Robert…), les autres rôles (Maurice Baquet, Maurice Dorléac, William Sabatier, Thérèse Liotard…). A noter : Yves Montand, habituellement rôle principal, apparaît avec Costa-Gavras et Bob Castella en milicien mangeur de soupe.

............................................................................................................................Claudine
 


 

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3 mai 2023 3 03 /05 /mai /2023 19:28

 

 à 17h au Château de Lamorlaye

en partenariat avec l’Association de Lamorlaye Mémoire et Accueil

Fr I RDA 110 mn 1975

avec

Michel Lonsdale, Louis Seigner, Pierre Dux, Claude Pieplu

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 Thème : Le 21 août 1941, un jeune militant communiste - ultérieurement connu sous le nom de colonel Fabien - abat dans le métro un militaire allemand. Redoutant les représailles allemandes le gouvernement de Vichy décide d'adopter une loi d'exception pour condamner à mort six Français en échange.

Scénario : Costa-Gavras et Jorge Semprun d'après L'Affaire de la Section Spéciale de Hervé Villeré

Récompenses : Prix de la mise en scène ex-aequo pour Costa-Gavras au Festival de Cannes 1975.

Nommé au Golden Globes du Meilleur film étranger en 1976.

Troisième meilleur film étranger au National Board of Review 1975.


 

Konstantinos Gavras alias Costa-Gravas est un cinéaste franco-grec né en Arcadie (Grèce) en 1933. Opposant politique, contraint de quitter son pays, il suivra des études de lettres à la Sorbonne puis est admis à l’IDHEC. Il sera assistant d’Henri Verneuil,de Jean Giono, de Jean Becker, de Jacques Demy et René Clément. Le film Le Jour et l’heure lui fait rencontrer Simone Signoret et Yves Montand. Son travail de scénariste pour Compartiment Tueurs lui ouvrira la voie de la réussite..

Chacun de ses films sera, pour lui, l'occasion de témoigner de son engagement dans ses idées et de proposer une réflexion sur le pouvoir. Il abordera également le drame sentimental et la social-fiction.

Il recevra de nombreuses récompenses et prix honorifiques et sera nommé pour le seconde fois en 2007 président et administrateur de la Cinémathèque à la suite de Claude Berri.


 FILMOGRAPHIE
Longs métrages
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15 avril 2023 6 15 /04 /avril /2023 12:09

COLETTE : A l’ occasion du 150ème anniversaire de sa naissance, retour sur les adaptations de son œuvre sur grand et petit écran.

Rappels biographiques (les écrits retenus sont ceux qui intéressent le 7ème art) :

Elle naît le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne. Elle épouse à l’âge de 20 ans Henri Gauthier-Villars qui signe de son pseudonyme la série des 4 Claudine (1900-1904). L’ingénue libertine paraît en 1909. Son divorce lui inspire La vagabonde (1910). Elle mène alors une vie dispersée dans le cadre du music-hall. En 1912, elle épouse Henry de Jouvenel dont elle se séparera. Mitsou ou comment l’esprit vient aux filles date de 1919. Chéri paraît en 1920 et La fin de Chéri en 1926 ; elle écrit Le blé en herbe en 1923, La naissance du jour en 1928, La chatte en 1941 et Gigi en 1943. Elle a épousé Maurice Goudeket en 1935 et s’est installée au Palais-Royal. Elle meurt le 3 avril 1954.

Pour le cinéma :

Claudine à l’école est réalisé en 1937 par Serge de Poligny avec Blanchette Brunoy, Pierre Brasseur et Max Dearly.

Minne, l’ingénue libertine est adapté par Jacqueline Audry en 1950 avec Danièle Delorme, Philippe Nicot, Frank Villard et Jean Tissier.

La vagabonda : film muet de 37 minutes, datant de 1918 signé d’Eugenio Perego et de Musidora , également scénariste et interprète ; elle était amie avec Colette.

La vagabonde : réalisé en 1932 par Solange Bussi pour lequel elle participe à l’élaboration avec Marcel Chantal et Jeanne Fusier-Gir.

Divine, dont elle écrit le scénario complet pour Max Ophüls en 1935 avec Simone Berriau dont il est dit que c’est son plus beau rôle. Tournée de et avec Mathieu Amalric en 2010. Les 2 films sont inspirés de la nouvelle L’envers du music-hall parue en 1913.

Mitsou, en 1956, est également un film de Jacqueline Audry . Danièle Delorme est cette fois entourée de Fernand Gravey et Claude Rich.

Chéri est un film de 1950 réalisé par Pierre Billon avec Jean Desailly et Marcelle Chantal. En 2009, le roman fait l’objet d’une adaptation par Stephen Frears avec Michelle Pfeifer et Rupert Friend.

Le blé en herbe de Claude Autant-Lara réunit, en 1953, Edwige Feuillère et Nicole Berger.

L’envie est le 2ème épisode du long métrage Les 7 péchés capitaux, librement adapté du roman La chatte en 1951 avec Andrée Debar.

Julie de Carneilhan est une réalisation de Jacques Manuel en 1949 avec Edwige Feuillère, Pierre Brasseur et Jacques Dacqmine.

Gigi connaît 2 adaptations : en 1949, par Jacqueline Audry avec Danièle Delorme, Yvonne de Bray et Gaby Morlay et en 1958 par Vincente Minnelli avec Leslie Caron, Louis Jourdan et Maurice Chevalier.


 

Pour la télévision 

Edouard Molinaro tourne 4 romans de la série des Claudine : A l’école, en ménage, à Paris, s’en va. Ces téléfilms, dont l’adaptation est signée Danielle Thompson, sont diffusés du 12 avril au 2 mai 1978. Ils réunissent Marie-Hélène Breillat, Georges Marchal, Catherine Samie et Jean Desailly.

Le blé en herbe est tourné en 1990 par Serge Meynard avec Sophie Aubry, Marianne Basler et Isabelle Carré.

La naissance du jour demeure le seul film tourné par Jacques Demy pour le petit écran en 1980. Y jouent : Danièle Delorme, Dominique Sanda et Orane Demazis.

Gigi est tournée en 1987 par Jeannette Hubert avec Suzanne Flon et Corinne Le Poulain. Caroline Huppert, quant à elle, réalise en 2006 Mademoiselle Gigi avec Macha Méril et Françoise Fabian.

Au théâtre 

Gigi est une pièce adaptée du roman éponyme adaptée par Anita Loos. Elle a été montée à New York, au Fulton Theater, dans une mise en scène de Raymond Rouleau le 24 novembre 1951 et 217 représentations l’ont conduite jusqu’au 21 juillet avant une tournée qui s’est achevée au printemps 1953. Le rôle principal est tenu par Audrey Hepburn, choisie par l’auteure elle-même. Elle l’avait vue sur la plage durant le tournage du film de Jean Boyer Nous irons à Monte Carlo (film à 2 versions, française et anglaise). Le metteur en scène dit  en parlant de l’interprète : «  Elle possédait cette chose rare : la présence. La chose qui fait que tous les regards se portent sur vous lorsque vous êtes en scène ». Ce rôle ouvre à la jeune femme les portes du succès, confirmé par Vacances romaines en 1953.

Colette traduit la pièce en français en 1953 et l’année suivante elle est créée au théâtre des Arts dans une mise en scène de Jean Meyer (il en sera ainsi en 1984 au théâtre des Célestins et 1985 aux Nouveautés). Lui succèdent à ce poste : Robert Manuel au théâtre Antoine en 1960, Jean-Michel Rouzière au Palais-Royal en 1965 et  Richard Guedj au Daunou en 2003. Pour incarner le rôle titre : Evelyne Ker, Françoise Dorléac, Muriel Baptiste et Marie-Sophie Pochat. Alicia a été jouée par Alice Cocéa (puis Arletty en tournée), Gaby Morlay, Renée Saint-Cyr, Françoise Fabian et Danielle Darrieux. Gaston a été interprété par : Jacques Dacqmine, Jacques Berthier, Paul Guers, Michel Duchaussoy et Bernard Alane.

Colette et le cinéma : Elle tient la rubrique de critique cinématographique dans la revue Films de 1916 à 1918. En 1918, elle écrit : Petit manuel de l’aspirant scénariste. En 1919, elle écrit un scénario original, La flamme cachée, film réalisé par Musidora et Roger Lion. Elle rédige en 1931 les dialogues français du film allemand de Leontine Sagan et Carl Froelich : Jeunes filles en uniforme et participe, en 1934 au scénario de Lac aux dames d’après le roman de Vicky Baum avec le réalisateur Marc Allégret et J.G. Auriol (avec Jean-Pierre Aumont et Odette Joyeux).

En 1951, Yannick Bellon lui a consacré un court-métrage biographique.

En préparant cet article j’ai trouvé cette référence : Colette et le cinéma d’Alain et Odette Virmaux et Alain Brunet (Fayard- 2004

........................................................................................................Claudine à la page

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12 avril 2023 3 12 /04 /avril /2023 20:03

 

 

 

 

Film franco-italien de Valeria Bruni-Tedeschi, actrice, scénariste et réalisatrice franco-italienne, datant de 2018, présenté dans le cadre de la sélection officielle non compétitive au festival de Venise.

La réalisatrice qui a écrit l’histoire puisée dans sa vie personnelle, joue, dans cette » autobiographie imaginaire », le rôle d’Anna, une cinéaste en séjour sur la côte d’Azur pour écrire un film et gérer sa récente rupture.

Distribution (et rapprochements avec sa vie) : Valeria Golino est Elena, sa sœur mannequin, mariée à un homme politique de droite Jean (ici) joué par Pierre Arditi (Carla et Nicolas Sarkozy). Riccardo Scamarcio est Luca, celui qui vient de la quitter pour épouser un top model (Louis Garrel, fils du réalisateur Philippe Garrel, rencontré sur le tournage d’Actrices, a été son compagnon de 2007 à 2012 avant de la quitter pour épouser Laetitia Casta). Sa mère Marisa Borini prend le prénom de Louisa, sa tante Gigi Borini joue son propre rôle. La petite Oumy Bruni Garrel, jeune Sénégalaise adoptée par le couple en 2009 à l’âge de 4 mois, est Celia. Autour d’eux sont également présents : Yolande Moreau (Jacqueline), Vincent Perez (l’acteur suisse).

Noémie Lvovsky , coscénariste du film, est Nathalie. Elle est réalisatrice et l’actrice a joué sous sa direction: en 1990, un court-métrage, Dis-moi oui, dis-moi non ; en 1994, Oublie- moi, elle est sacrée meilleure actrice au festival du film de Thessalonique en 1997, un téléfilm, Petites ; en 2003, Les sentiments et en 2007, Faut que ça danse. Elle participe aux scénarios des films de Valeria tels : Il est plus facile pour un chameau… ; Actrices (où elle joue également) ; Un château en Italie ; Les 3 sœurs et Les Amandiers.

Xavier Beauvois, le réalisateur de longs métrages comme : Des hommes et des dieux, Les gardiennes ou encore Le petit lieutenant est ici un producteur.

Biographie : Elle naît à Turin le 16 novembre 1964. Son grand-père est fondateur d’une importante usine de construction de pneumatiques. Son père Alberto Bruni est compositeur d’opéra et sa mère Marisa Borini pianiste concertiste. Outre sa sœur Carla, elle avait un frère Virginio, marin et photographe, mort du Sida le 4 juillet 2006. (Un trophée nautique, régate de catamarans, ce sera le 13ème cette année, lui rend hommage dans la baie de Cavalières).

En 1973, par crainte des actions des brigades rouges, sa famille quitte l’Italie pour la France. En même temps que ses études, elle suit des cours de théâtre (Atelier, centre américain et les Amandiers à Nanterre sous la direction de Patrick Chéreau. Il met en scène Platonov d’après Tchekhov(en 2010-2011, ce sera Rêve d’automne de Jon Fosse) en 1989, année où François Reichenbach tourne pour la télévision Paolino, la juste cause et la bonne raison. Sa 1ère apparition au cinéma a lieu devant la caméra de Claude Confortès avec Paulette, la pauvre petite milliardaire. Mais, son 1er vrai rôle, celui de Sonia aux côtés de Vincent Perez, elle doit à Patrick Chéreau dans Hôtel de France en 1987, année où Jacques Doillon tourne L’amoureuse où elle est Vanessa et donne la réplique à Thibault de Montalembert. On la voit en 1989 dans un documentaire de Pierre Etaix : J’écris dans l’espace. Pour Diane Kurys, elle est Odette dans La Baule-les-pins avec Nathalie Baye et Jean-Pierre Bacri en 1990 puis Alain Tanner réalise L’homme qui a perdu son ombre en 1991.

Dans les années 90, elle est la compagne de Mimmo Calopresti (né en1955) et tourne de nombreux films en Italie ; sous sa direction elle paraît dans : La seconde fois (1996) ; elle reçoit le David di Donatello de la meilleure actrice, récompense obtenue de nouveau pour Mots d’amour. En 2003 : La Felicita (Le bonheur ne coûte rien) et en 2007 : L’abbuffata.

Sa filmographie est riche de 80 rôles environ. En 1992, son rôle dans Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel de Laurence Ferreira Barbosa lui vaut le César du meilleur espoir féminin (en 1997 : J’ai horreur de l’amour) et le prix Michel Simon. Elle retrouve Patrice Chéreau dans La reine Margot en 1994 (Ceux qui m’aiment prendront le train en 1998). En 1996, elle tourne : pour Philippe Garell, Le cœur fantôme ; pour Bertrand Blier, Mon homme ; pour Elie Chouraki, Les menteurs ; pour Claire Denis, Nenette et Boni (en 2017 : Un beau soleil intérieur). En 1999, Claude Chabrol réalise Au cœur du mensonge et Vincent Pérez un court-métrage Rien dire (en 2002 : Peau d’ange).

En 2003, elle écrit et réalise son 1er film autobiographique qui lui vaut le prix Louis Delluc du 1er film : Il est plus facile pour un chameau avec Chiara Mastroianni. L’année suivante la voit membre du jury à la Berlinale. Elle tourne successivement : 5 fois 2 de François Ozon (2005 : Le temps qui reste et 2020 : Eté 85), puis Munich de Steven Spielberg et Une grande année de Ridley Scott. Son second film s’intitule Actrices. C’est sur ce tournage qu’elle rencontre Louis Garrell. Le film, où elle est Marceline, reçoit le prix un certain regard à Cannes. En 2010, Romain Goupil réalise Les mains en l’air (en 2014 : Les jours venus). Son 3ème film est Un château en Italie, en 2013, année où elle tourne pour Paolo Virzi Les opportunistes qui lui permet d’obtenir un nouveau David di Donatello (2016 : Folles de joie avec lequel elle reçoit un ruban d’argent). En 2015, Samuel Benchetrit la dirige dans Asphalte (puis en 2021 dans Cette musique ne joue pour personne avec Vanessa Paradis). Elle réalise une adaptation libre, fidèle et moderne du drame de Tchékhov Les 3 sœurs en dirigeant la troupe de la Comédie française et joue au théâtre de l’œuvre Les larmes amères de Petra von Kant de R.W.Fassbinder. En septembre 2018 elle signe la tribune «  L’appel de 200 personnalités pour sauver la planète ». L’année suivante le prix René- Clair de l’Académie Française lui est remis pour l’ensemble de son œuvre cinématographique .

Depuis 2022, année où elle devient Officière des Arts et des Lettres, elle est en couple avec Sofiane Bennacer (né en 1997), repéré par elle dans le film Cette musique ne joue pour personne (voir ci-dessus) et acteur dans son film Les amandiers. Il est mis en examen après une accusation de la direction du théâtre de Strasbourg : 4 de ses ex-compagnes ont porté plainte pour viols et violences. L’actrice et d’autres ont engagé une action pour faire annuler ce jugement.

La télévision a permis de la voir dans : Les jupons de la révolution ; Haute tension (1992, un téléfilm) et Paris etc de Zabou Breitman.


 

Yolande Moreau : comédienne et réalisatrice née à Bruxelles le 27 février 1953.

Seule avec 2 enfants à l’âge de 20 ans, elle est embauchée dans un théâtre pour enfants et décide de s’adresser aux adultes. Venue à Paris, elle fait un stage sur le corps, le mime et le masque. De retour en Belgique, elle présente son spectacle Sale affaire, du sexe et du crime en 1982 jusqu’en 1986 (au Rond Point en 2007 et l’année suivante à Angoulême pour le festival international de la BD). Elle remporte un prix au festival du rire de La Rochelle.

Agnès Varda la sollicite pour un court-métrage en 1984 7p, cuis., s. de b., à saisir et l’année suivante avec Sandrine Bonnaire dans Sans toit ni loi où elle est Yolande. Elle joue son propre rôle en 2008 dans Les plages d’Agnès.

En 1989 elle intègre la troupe de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff. Ils collaborent pour Lapin chasseur jusqu’en 1991, Les pieds dans l’eau de 1992 à 1993, Les brigands de Jacques Offenbach l’année suivante, C’est magnifique de 1994 à 1996, Les pensionnaires de 1999 à 2001. En 2009 elle est la voix de la reine dans La véritable histoire du chat botté où le 3ème réalisateur est Pascal Hérold.

Elle tourne sous la direction de Didier Van Cauwelaert Les amies de ma femme en 1992 et l’année suivante elle est La Levaque dans Germinal de Claude Berri tout en travaillant pour la télévision avec Les Deschiens (jusqu’en 2002). En 1995 Jean-Paul Rappeneau réalise Un hussard sur le toit, Etienne Chatiliez Le bonheur est dans le pré et Bernard Campan accompagné de Didier Bourdon Les 3 frères. Coline Serreau tourne La bille verte en 1996. D. Cabrera met en scène Le lait de la tendresse humaine en 2001 (La folle embellie en 2004) tandis qu’elle devient Madeleine Wallace dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet (2009 : Micmacs à Tirelarigot et doublage en 2018 dans 2 escargots s’en vont). 2003 : Bienvenue chez les Rozes de Francis Palluau.

En 2004, elle coréalise avec Gilles Porte Quand la mer monte qui lui vaut le prix Louis-Delluc, le César de la meilleure 1ère œuvre et celui de la meilleure actrice pour son rôle d’Irène. Costa-Gavras tourne Le couperet en 2005 et elle joue son propre rôle en 2006 pour Albert Dupontel dans Enfermés dehors (9 mois ferme en 2013). En 200è elle devient Officière de la Couronne.

Son interprétation du rôle titre dans Séraphine de Senlis de Martin Provost lui vaut un nouveau César de la meilleure actrice, le Valois au festival francophone d’Angoulême, Une Etoile d’or du cinéma français et un Award au Los Angeles Film Critics. Elle retrouve le réalisateur en 2011 dans Où va la nuit où elle est le personnage principal avec Edith Scob puis en 2020 dans La bonne épouse. Durant cette année de succès elle rejoint la distribution de Jean-Michel Ribes pour Musée haut, musée bas (2014 : Brèves de comptoir). Elle est une ouvrière picarde dans la comédie Louise Michel de Benoït Delépine et Gustave Kervern ; ils se retrouvent en 2010 pour Mammuth avec Gérard Depardieu, en 2012 pour Le grand soir, en 2018 avec I feel good et en 2002 pour En même temps. Joann Sfar réalise Gainsbourg, vie héroïque. En 2012, elle joue la mère dans Camille redouble de Noémie Lvovsky (elle reçoit un Magritte de la meilleure actrice dans un second rôle lors de cette3ème cérémonie qu’elle préside et figure au générique de Dans la maison de François Ozon.

En 2013 elle réalise Henri, présenté à la quinzaine des réalisateurs. En 2013, elle tourne un documentaire Nulle part en France et lit des poèmes de Laurent Brizé. Elle est présente dans Une vie de Stéphane Brizé. En février 2019 elle enregistre pour la radio un texte de Laurent Georjin écrit pour elle et signe un appel de Délit Solidaire (prise en charge et accueil des jeunes mineurs migrants). En 2020 elle joue dans Les sans-dents de Pascal Rabaté et rejoint Roschdy Zem dans Le principal de Chad Chenouga en 2023 (elle avait travaillé en 2017 avec lui pour De toutes mes forces).

A la télévision, elle a figuré dans des épisodes de séries comme : Maigret, Les compagnons de l’aventure (1990), Navarro (1991), L’avocate (1995), Capitaine Marleau (2017) et dans des fictions : Villa Marguerite en 2008 de D. Malleval qui lui vaut la prix de la meilleure interprétation féminine à La Rochelle

Elle met en scène et joue dans un spectacle musical Prévert entre 2018 et 2019.

 

Note sur les Magritte : ce sont des récompenses cinématographiques créées en 2011 et remises à des professionnels dans diverses catégories pour saluer l’excellence des productions du cinéma belge francophone. Elles remplacent le prix Joseph-Plateau (1985-2006). Le trophée s’inspire d’une affiche réalisée en 1958 par l’artiste pour un festival de cinéma : un personnage au long nez, chapeau pointu, tournant le dos à une pièce de bois sculpté tandis qu’apparaît au second plan un écran blanc.

...................................................................................................................Claudine

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28 mars 2023 2 28 /03 /mars /2023 21:39

 

 

 

 

 

avec Valéria Golino, Noémie Lvoski, Pierre Arditi et Valeria Bruni-Tedeschi    
VF  2018
Thème : Accompagnée de sa fille, Anna se rend pour quelques jours de vacances sur la Côte d'Azur dans une grande et belle villa. Elle y retrouve.sa famille, des amis et les employés de la propriété.  Au sein de cette petite communauté pleine de vie, elle doit faire face à une récente rupture sentimentale et poursuivre l'écriture de son prochain film. Scénario que la réalisatrice décrit comme une « autobiographie imaginaire ».  Le film est assez bien accueilli par la presse française. Parmi les critiques les plus élogieuses, Le Parisien considère le long-métrage comme « le plus accompli » de la réalisatrice « enveloppée de couleurs et d'une lumière magnifique », tandis que Thierry Chèze dans Ouest France évoque « un superbe film sur la lutte des classes ». En revanche Éric Neuhoff dans Le Figaro parle d'une « bouillabaisse de sentiments » et d'un « nombrilisme navrant ».

Valéria Bruni-Tedeschi, actrice, scénariste et réalisatrice italienne  est née en 1964 àTurin.
Elle est la petite fille de Virginio Bruni Tedeschi fondateur de la CEAT à Turin en 1920  et la fille du compositeur d’opéra Alberto Bruni Tedeschi et de la concertiste Maria Borini.  En 1973, la famille quitte l’talie par peur des enlèvements des Brigades Rouges. A Paris elle suivra des cours au lycée Léonardo da Vinci jusqu’à hypokhâgne puis les cours du théâtre de l’Atelier et à l’école des Amandiers de Nanterre avec Agnés Jaoui et Vincent Perez. En 1983 elle fait ses débuts au théâtre et à la TV avec Paolino, la juste cause et la bonne raison, adaptation par François Reichenbach d’une composition de son père. Avec Paulette, la pauvre petite milliardaire de Claude Confortès (1986) et Hôtel de France de Patrice Chéreau (1987), elle débute au cinéma. En 1993, elle obtient le César du meilleur espoir féminin du cinéma pour Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel de Laurence Ferreira Barbosa. A partir de 1997, elle écrit des scénarios et obtiendra en 2002 le prix Louis delluc du Premier film avec Il est plus facile pour un chameau...En 2004, elle sera membre du jury de la 54ème Berlinale présidé par Frances Mc Dormand. En 2018, à la suite de la démission de Nicolas Hulot, elle s’engage aux côtés de  Juliette Binoche, contre le réchauffement climatique. A ce jour elle a tourné dans près de 80 films, joué dans 12 pièces de théâtre, obtenu en tant qu’actrice de nombreuses récompenses, et est devenue Officière de l’Ordre des  Arts et des Lettres en 2022
Réalisatrice
    • 2002 : Il est plus facile pour un chameau...  2007 : Actrices
    • 2013 : Un château en Italie                          2015 : Les Trois Sœurs, téléfilm
    • 2016 : Une jeune fille de 90 ans, documentaire, coréalisatrice avec Yann Coridian
    • 2018 : les Estivants                                      2022 : Les Amandiers, César 2023

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27 mars 2023 1 27 /03 /mars /2023 18:52
MARION GAME : Huguette s’en est allée (1938 - 2023)

 

 

 

 

Née le 31 juillet 1938 à Casablanca, elle perd son père quand elle a 9 ans et sa famille, par crainte des troubles et des attentats, quitte le Maroc pour Bordeaux puis Le Vésinet, en banlieue parisienne. Elle se marie en 1959 avec Philippe Ledieu et ils ont une fille Virginie (née en 1960 ; actrice et directrice artistique). Leur union dure 4 ans et après le divorce elle s’inscrit au cours Simon ; elle remporte en 1968 le prix Marcel-Achard. Elle est, de 1968 à 1972, la compagne de Jacques Martin. Leur relation est chaotique ; elle dit « Son drame, c’est qu’il voulait devenir comédien. Il était jaloux de ma carrière. Il le vivait comme une rivalité. Je suis partie défaite, meurtrie, en l’aimant ». En 1977, elle vit avec un comédien suisse et ils ont 2 fils. Plus tard elle passe plusieurs années avec un dénommé Jean-Claude.

Le cinéma : En 1967, elle figure avec Johnny Hallyday et Sylvie Vartan dans Les Poneyttes de J. Le Moigne. Edouard Molinaro réalise La liberté en croupe avec Michel Serrault en 1970 et Jean Aurel Etes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de ligne avec Jean Yanne. L’année suivante : Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques de Michel Audiard, L’albatros de Jean-Pierre Mocky et Les bidasses en folie de Claude Zidi. Raoul André tourne Y’a un os dans la moulinette avec Daniel Prévost et Michel Galabru en 1974 et l’année suivante Michel Wym Oublie-moi, Mandoline, écrit par Jacques Faizant avec Bernard Menez. Bernadette Lafont et Jean-François Stevenin sont au générique de La tortue sur le dos de Luc Béraud. Carlos Saura signe Doux moments du passé en 1982. En 1985, elle retrouve Michel Galabru dans Le facteur de Saint-Tropez de Richard Balducci avec Paul Préboist et joue dans le film musical de Jacques Demy Parking avec Francis Huster et Marie-France Pisier. Philippe Venault réalise Blancs cassés avec Jacques Bonaffé en 1988. Elle participe à 5 courts-métrages entre 1971 (L’enfant de l’automne ) et 1999 (Tout, tout près).

Le doublage : sa voix est présente dans environ 70 films (Julie Christie, Sally Field, Piper Laurie). Quelques titres : La coccinelle à Monte Carlon, Raging Bull, Flash Dance, Il était une fois l’Amérique, Dans la peau d’une blonde, Thelma et Louise, Mme Doubtfire, Casper, Arrête-moi si tu peux, Mystic River, Ocean’s twelve, Transformers 2, Sex and the city 2 …..

Cette activité concerne également les films d’animation : voix féminines dans Les Dalton en cavale (1983),Bonemine dans Asterix et les vikings ( 2006) ou encore Cars, Cendrillon 2 , Barbie… et les séries télévisées  parmi lesquelles :Columbo, Grey’s anatomy, Twin Peaks, New York unité spéciale, Charmed (de 1988 à 2019), Inspecteur Barnaby, Rex, Les enquêtes de Murdoch, Miss Marple, Meurtres à Sandhamm

Le théâtre : Sa carrière commence en 1966 avec Boeing- Boeing de Marc Camoletti (reprise en 1978). Elle participe à l’émission de Pierre Sabbagh Au théatre ce soir de 1968 à 1984. Elle est l’une des interprètes de l’opérette de Francis Lopez La perle des Antilles en 1979. Le nombril de Jean Anouilh en 1982 ; J’y suis, j’y reste en 1984 ; avec les tournées Karsenty en 1993 : Contributions directes ; 2007 : Les bitumeuses ; en tournée avec Le squat de 2012 à 2013 ; C’est pourtant simple au théâtre d’Edgar puis en tournée (2018-2019).

La télévision : Fidèle des émissions comme Les jeux de 20 heures (1970-1980) et de L’Académie des 9. Elle joue dans des téléfilms : Gil Blas de J.P.Cadet en 1974, Les beaux messieurs du bois doré de Bernard Borderie en 1976, Nana de Maurice Cazeneuve en 1981, Claudine s’en va d’Edouard Molinaro en 1978 ou encore La traque de Laurent Jaoui en 2007.

Elle paraît également dans des épisodes de feuilletons parmi lesquels : Les 5 dernières minutes (1973), Les brigades du Tigre (1974), Françoise Gailland ou la vie des autres (1972), Mme le proviseur, Alice Nevers, Profilage ou bien camping Paradis. De 2010 à 2012 elle joue dans Plus belle la vie. Elle donne la réplique à l’irascible Raymond (Gérard Hernandez) dans Scènes de ménages de 2009 à 2023.

Autres activités : Publications : Trucs et astuces de nos grands-mères (2 tomes en 2012) et en 2013, C’est comment votre nom déjà ? Publicité : en 2020 pour Revitive Medic.

Elle s’est éteinte à son domicile de Clamart (Hauts de Seine) le 23 mars 2023. Sa fille annonce son décès : « C’est dans la tendresse et l’affection des siens qu’elle est partie rejoindre les étoiles ».

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26 mars 2023 7 26 /03 /mars /2023 10:17

 

 

 

 

 

LES OISEAUX : il s’agit de retrouver des titres de films où figure un nom de volatile. Ont été volontairement omis car ils figuraient déjà dans un autre questionnaire (les animaux) : Le corbeau, Le cri du hibou et Quand passent les cigognes.

1. 1971. Jean-Pierre Mocky raconte comment Marion, la fille d’un politicien (Marion Game), enlevée par Stef, un prisonnier en fuite (lui-même), s’attache à son ravisseur. Film dédié à Bourvil, ami du réalisateur, qui devait y jouer mais a été emporté par un cancer en septembre 1970. Jane Fonda, pressentie pour le rôle, a été arrêtée aux Etats-Unis pour trafic de drogues. Libérée sous caution elle n’a pas eu le droit de quitter le pays. Le poème qui donne son titre au film est mis en musique par Léo Ferré.

2. 1958. Mario Monicelli s’inspire d’une nouvelle d’Italo Calvino (1949) et réunit Vittorio Gassman, Toto, Claudia Cardinale et Renato Salvatori. A Rome, Cosimo est arrêté pour avoir tenté de voler une voiture. Ses amis recherchent quelqu’un qui, moyennant finances, pourrait s’accuser du délit à sa place. Peppe se dévoue mais les 2 sont emprisonnés. Le voleur, pris de remords, révèle au « mouton » le plan de son prochain casse. Libéré, celui qu’on pensait naïf l’organise. Tout se gâte quand l’autre homme est à son tour libéré…Ce film marque la naissance des comédies plus complexes et sociales traitant de sujets dramatiques en termes comiques. En 1985, Amanzio Todoni tourne une suite dans laquelle Tiberio, le photographe (incarné par Marcello Mastroianni déjà présent dans la 1ère partie) sort de prison.

3. 1975. Sidney Pollack (voix du petit ami de Kath et chauffeur de taxi en caméo) s’inspire d’un roman de James Grady (1974). James Turner (Robert Redford) travaille pour une unité clandestine de la CIA chargée de trouver des fuites dans les méthodes. Il mentionne un jour l’existence d’un réseau d’espionnage clandestin. Au retour de sa pause déjeuner il découvre tous ses collègues assassinés. Dans sa fuite il enlève Kathy (Faye Dunaway), photographe indépendante qui accepte de l’aider. Mex von Sydow est sacré meilleur acteur au festival international du film de Carthagène. Après le scandale du Watergate, le réalisateur s’interroge sur la loyauté des organisations gouvernementales. C’est la 4ème collaboration entre le réalisateur et l’acteur principal. Sidney Pollack reçoit un David di Donatello : Prix spécial et le prix Edgar Allan Poe du meilleur scénario.

4. 1965. Edouard Molinaro est assisté de Michel Audiard pour les dialogues et Albert Simonin pour le scénario. Arsène Baudu (Jean Lefèvre), voleur à la petite semaine, rencontre un ancien policier Hyacinthe Camus (Bernard Blier) puis un escroc Alexandre Larsan-Bellac (Paul Meurisse). Celui-ci tombe amoureux d’une pseudo- milliardaire, lady Valérie Paterson (Yvonne Clech), qui pratique la même activité que lui.

5. 1941. Ce classique du film noir est la 3ème des 4 adaptations cinématographiques d’un roman de Dashiell Hammett (1930). John Huston, dont c’est le 1er film (ce qui entraîne le refus de George Raft de tourner sous la direction d’un débutant). Sam Spade qui enquête sur la mort de 2 hommes, l’un, détective privé, étant chargé de filer l’autre, un certain Floyd. Les meurtres sont liés à une statuette d’une valeur inestimable. Humphrey Bogart, abonné aux seconds rôles, est révélé par celui qu’il tient ici. La statuette, acquise dans les années 1980 par un collectionneur a été adjugée à New York le 25 novembre 2013 pour 4 085 000 dollars.

6. 1948. Jean Cocteau, qui ne cache pas avoir été influencé par la mort étonnante du roi Louis II de Bavière et celle de sa cousine Elisabeth, la célèbre Sissi, assassinée par un anarchiste à Genève, réalise ce film d’après sa pièce. Jean Marais, Edwige Feuillère et Sylvia Montfort en incarnent les personnages. Une jeune reine, recluse dans ses appartements, assume son veuvage et la pression de son entourage. Stanislas, qui l’a toujours aimée, sosie du défunt roi, s’introduit chez elle, envoyé par des comploteurs pour la tuer. Tous les 2 vivent durant 3 jours une romance passionnée. Les châteaux de Pierrefonds et Vizille (Indre) servent de cadre à cette histoire. La longue traîne de la souveraine est source de tant de bruits pour les micros qu’il a fallu postsynchroniser le texte.

7. Milos Forman adapte un roman de Ken Kesey (1962) dont les droits sont acquis par Kirk Douglas qui l’adapte au théâtre où il joue le rôle principal durant 6 mois. Dans le titre original le nom de l’oiseau désigne en argot une personne mentalement dérangée. L’intrigue se situe dans un hôpital psychiatrique où R.P. Mc Murphy se fait interner pour échapper à la prison pour accusation de viol sur une mineure. Le film est récompensé par 5 Oscars : meilleur film pour les 2 producteurs (dont Michael Douglas), meilleur réalisateur, meilleur acteur (Jack Nicholson) meilleure actrice (Louise Fletcher) et meilleur scénario ; récompenses accompagnées de 6 Golden Globes et du Bafta du meilleur film.

8. 1971. Michel Audiard, pour sa 4ème réalisation, adapte Le paumé, roman d’Evan Hunter. Alfred (Michel Serrault, qui perd régulièrement aux courses, est enfermé par les sbires de monsieur K (Bernard Blier) dans un cercueil, vêtu d’un veston qu’il est obligé de porter. La voiture qui doit le conduire à Istambul est détruite par les hommes de main d’un certain Kruger (Paul Meurisse) qui convoite le vêtement. La doublure, hélas pour lui, ne contient que des billets de Monopoly. Une course poursuite s’engage quand on réalise ce qui fait la valeur de la veste. Gérard Depardieu, dont c’est la 1ère apparition dans un long métrage, tient le rôle d’Henri. Un clin d’œil à Jean-Pierre Melville est donné avec les lunettes de soleil et le Stetson portés par Paul Meurisse.

9. 1973. Hall Barlett adapte le livre de Richard Bach et conte l’histoire d’un oiseau différent de ses congénères qui vole non pour chercher sa nourriture mais pour le plaisir, pour constamment s’améliorer. Au lieu de profiter de son expérience les anciens le bannissent. La musique et les chansons de Neil Diamond reçoivent un Golden Globe et un Grammy Award. Parmi les doublages vocaux : Jean Martinelli et Marc Cassot.

10. 1968. Brian G. Hutton prend pour base un roman d’Alistair Mc Lean dont le titre vient de l’acte I scène 3 de Richard III de William Shakespeare. Comme tous les livres de cet auteur sont déjà adaptés ou en cours de réalisation celui-ci écrit le scénario en 6 semaines. Clint Eastwood et Richard Burton sont les têtes d’affiches. Ils ont rebaptisé le film en «  Where doubles dare » en raison du temps de doublage de leurs cascades (Alf Joint est un des exécutants). Pendant l’hiver 43-44, une équipe de parachutistes du Secret Intelligence Service effectue un raid dans un château en Autriche, forteresse nazie, pour récupérer un général américain prisonnier.

11. 1957. Denys de la Patellière adapte la pièce éponyme d’André Roussin (1957) et donne à celui-ci le rôle d’Henri. Hippolyte Barjus (Pierre Fresnay) refuse de voir que ses enfants ne se comportent pas selon son étroite morale. L’un (Georges Poujouly) est homosexuel et l’autre se fait entretenir. Quand sa femme (Simone Renant) menace de le quitter, il revient à la raison. Un des rares films de l’époque à traiter de manière positive le thème de l’homosexualité.

12. 1955. Joseph L. Mankiewicz porte à l’écran la comédie musicale Guys and dolls créée en 1950 d’après une nouvelle de 1933. Le patron d’une boîte e jeux parie avec un joueur professionnel que ce dernier est incapable de séduire une jolie missionnaire de l’armée du salut. Avec Marlon Brando, Frank Sinatra et Jean Simmons.

plus

bas

trouvez

les

REPONSES :

1. L’albatros ;

2. Le pigeon ;

3. Les 3 jours du condor ;

4. Quand passent les faisans ;

5. Le faucon maltais ;

6. L’aigle à 2 têtes ;

7. Vol au-dessus d’un nid de coucou ;

8. Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques ;

9. Jonathan Livingstone le goéland ;

10. Quand les aigles attaquent

11. Les œufs de l’autruche ;

12. Blanches colombes et vilains messieurs.

..........................................................................................................................Claudine

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