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26 décembre 2020 6 26 /12 /décembre /2020 23:03
CLAUDE BRASSEUR, une vie d'acteur

 

 

 

Acteur français ayant joué dans quelque 35 pièces de théâtre, plus d’une centaine de films dont certains furent de gros succès au box-office, bon vivant mais aussi grand sportif et fidèle lecteur du journal L’Equipe.

Comme le mentionne le sous-titre de ses mémoires (ouvrage paru en 2014), en collaboration avec Jeff Domenech, Merci ! (Père et fils, maison fondée en 1820), c’est à cette date que remonte cette dynastie d’acteurs.

Le 1er fut Jules Dumont, un commis gantier reconverti en acteur comique et fondateur du théâtre des Nouveautés. Son fils Albert lui succède et épouse Germaine, vedette du théâtre du Palais-Royal ; celle-ci est si proche de Georges Espinasse qu’elle donne naissance à Pierre-Albert (qui prend ensuite le nom de naissance de sa mère : Brasseur).

Claude-Pierre Espinasse, né le 15 juin 1936 à Neuilly-sur-Seine, est le fils de Pierre (1905-1972) et d’Odette Joyeux (interprète entre autres du Mariage de chiffon et de Douce de Claude Autant-Lara, se consacre ensuite à la littérature et écrit l’Age heureux ; mariée en secondes noces en 1958 à Philippe Agostini, elle est décédée en 2000). Elle en veut à son fils d’avoir choisi le même nom de scène que son père. Le parrain de l’enfant est l’écrivain Ernest Hemingway, ami de son père.

Comme ses parents ne s’occupent pas de lui, il dit : «  Je n’ai aucun souvenir de ma vie avec eux et je dois dire que je m’en fous. ». Il est envoyé en pension et y rencontre Philippe Noiret, Jean-Jacques Debout et Jacques Mesrine. Après avoir arrêté ses études en classe de seconde, il est engagé à Paris Match grâce à un ami de son père comme assistant photographe. Il fait ainsi la connaissance d’Elvire Popesco qui a acheté le Théâtre de Paris et qui lui déclare : «  Tu ne peux pas rester journaliste avec un nom pareil. Il faut que tu sois acteur ! ». Elle l’engage en 1955 pour 3 rôles dans la pièce de Marcel Pagnol, Judas : charpentier, apôtre et frère de Judas. Cette performance lui permet d’entrer au Conservatoire où il étudie aux côtés de Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Cette carrière au théâtre s’achève en 2017 à l’Atelier avec L’indigent philosophe de Marivaux dans une mise en scène de Christophe Lidon.

Il fait ses débuts au cinéma en 1956 avec Georges Lampin dans Rencontre à Paris et Marcel Carné dans Le pays d’où je viens. Il épouse le 27 mars 1963 Peggy Roche, mannequin et journaliste de mode - après leur divorce, 7 ans plus tard, elle deviendra la compagne de Françoise Sagan et meurt en 1991.

2 fois champion de France de bobsleigh, il est sélectionné pour participer dans l’équipe de France aux Jeux Olympiques d’Innsbruck mais est victime l’année précédente d’un très grave accident en compétition où son casque explose sous la violence du choc face à la paroi de glace.

En 1965, il interprète son 1er grand rôle à la télévision dans le Don Juan ou le festin de pierre de Marcel Bluwal avec lequel il travaillera à maintes reprises. Il joue Sganarelle face à Michel Piccoli.

En 1968 c’est La double inconstance de Marivaux puis de 1971 à 1973 Les nouvelles aventures de Vidocq où il remplace Bernard Noël.

En 1970, il épouse une femme discrète, Michèle Cambon et leur fils Alexandre naît le 29 mars 1971. Celui-ci reprendra le flambeau de la dynastie dans le feuilleton quotidien de Tf1 Demain nous appartient. Père et fils ont joué ensemble en 2007 dans la pièce de Sacha Guitry Mon père avait raison. Il évoque son grand-père sur la scène du Petit Saint-Martin dans : Brasseur et les enfants du Paradis.

1974 : son rôle dans le film de Georges Lautner, Les seins de glace avec Alain Delon et Mireille Darc, le fait véritablement remarquer, bien qu’ayant beaucoup tourné précédemment avec de grands noms du cinéma comme le montre la filmographie ci-dessous. Il retrouve le metteur en scène en 1992 pour la télévision dans Prêcheur en eaux troubles. Modeste et pudique, il considère son métier comme un jeu plutôt qu’un labeur et est déterminé à se penser come « un artisan qui appartient à un collectif. »

Il gagne comme copilote de Jacky Ickx le Rallye Paris-Dakar en 1983. Il participe à plusieurs reprises au Simca 1000 Rallye et à des courses pour le Simca Racing Team.

Il est fait chevalier de l’ordre national du Mérite en 2004 puis officier en 2016. Il préside en 2007 la 32ème cérémonie de remise des Césars. Il devient chevalier de la Légion d’Honneur en 2008 ( puis officier en 2016). Il est également commandeur de l’ordre des Arts et Lettres. Il signe en 2013 le «  manifeste des 343 salauds » lancé par un magazine contre le projet de pénalisation de clients de prostituées.

Filmographie : Il choisit ses rôles au feeling, sans jamais se poser la « question de la reconnaissance » et sans aucun plan de carrière. Celle-ci, dans le domaine du cinéma, compte 110 films parmi lesquels : en 1959, avec Jean Gabin pour partenaire il figure dans le film de Denys de La Patellière Rue des prairies (il tournera encore avec lui : Du rififi à Paname en 1966 et Caroline chérie en 1968). C’est aux côtés de son père qu’il paraît dans Les yeux sans visage de Georges Franju en 1960.

Roger Vadim le fait tourner dans La bride sur le cou en 1961 et Edouard Molinaro  dans un sketch L’envie dans Les 7 pêchés capitaux plus tard dans Les ennemis, Palace en 1985 et Le souper en 1992 dans lequel il est Fouché face à son ami Claude Rich qui est Talleyrand. Il est prisonnier dans un stalag dans Le caporal épinglé de Jean Renoir en 1961. Il joue pour Yves Allégret dans Germinal en 1963 et pour Jacques Baratier dans Dragées au poivre. En 1964, il est dans Bande à part de Jean-Luc Godard. Ce dernier l’humilie et le malmène plus tard, en 1985, dans Détective avec Nathalie Baye et Johnny Halliday : «  Mon pauvre Claude, il y a 20 ans tu avais encore quelques qualités, maintenant t’as tout perdu. Il ne te reste plus rien du tout ».

En 1965, c’est La bonne occase de Michel Drach qui lui confie en 1982 le rôle titre de Guy de Maupassant. Puis en 1967 : Un homme de trop de Costa-Gavras ; en1971 : Un cave de Gilles Grangier ; en 1972 : Le viager de Pierre Tchernia . A la demande de François Truffaut, il revêt le même smoking porté par son père dans Les portes de la nuit de Marcel Carné pour le film avec Bernadette Laffont, Une belle fille comme moi.

Pour Gérard Pirès ce sont, en 1975 L’agression et l’année suivante Attention les yeux! de même que pour André Téchiné avec Barocco.

En 1976, son rôle aux côtés de Jean Rochefort, Victor Lanoux et Guy Bedos dans le film d’Yves Robert Un éléphant ça trompe énormément lui vaut le César du meilleur acteur dans un second rôle. Il déclare : «  Depuis le temps qu’on me dit de me faire un prénom ». La scène de l’aveugle dans le bar est tirée du vécu puisqu’expérimentée lors des années au Conservatoire. Le succès conduit à la suite en 1977 avec Nous irons tous au paradis. Le réalisateur tourne en 1992 : Le bal des casse-pieds.

Claude Pinoteau réalise en 1976 Le grand escogriffe. En 1980, l’acteur devient François Beretton, le père de Vic (Sophie Marceau) et l’époux de Françoise (Brigitte Fossey) dans La Boum, suivi de La Boum 2 en 1982. Il accepte le rôle car, s’il avait eu une fille, il l’aurait élevée de la même manière que son personnage fictif.

En 1977, il joue dans Monsieur Papa de Philippe Monnier puis l’année suivante dans L’état sauvage de Francis Girod qu’il retrouve en 1980 dans La banquière, en 1986 dans Descente aux enfers et en 1994 dans Délit mineur. Cette année-là, il tourne également pour Claude Sautet dans Une histoire simple et pour Christian de Chalonge dans L’argent des autres.

Il obtient le César du meilleur acteur pour son interprétation du commissaire Fush La guerre des polices de Robin Davis en 1979. Pour ne pas se spécialiser dans les polars, il refuse le rôle proposé par Bob Swain dans La balance ; ce sera Philippe Léotard qui jouera.

En 1981, il figure dans Une robe noire pour un tueur , puis en 1985 : Les loups entre eux de José Giovanni. En 1983 il paraît dans La crime de Philippe Labro . Il figurera un vétérinaire harcelé par une inspectrice des impôts dans Signes extérieurs de richesse de Jacques Monnet. 1984 : Souvenirs, souvenirs d’Ariel Zeitoun ; 1986 : La gitane de Philippe de Broca .

Il a, en 1988, le rôle titre dans le Dandin de Roger Planchon. En 1989 : Radio-corbeau d’Yves Boisset, L’union sacrée d’Alexandre Arcady et L’orchestre rouge de Jacques Rouffio. En 1993 : Un, deux, trois, soleil de Bertrand Blier qui lui fait interpréter son propre rôle en 2000 dans Les acteurs dans uns cène où, par l’intermédiaire d’un téléphone portable, on peut entendre la voix de son père.

En 1997 : De l’autre côté de la mer de Dominique Cabrera (Ce sera en 2001 : Le lait de la tendresse humaine). Il retrouve Marcel Bluwal en 1999 avec Le plus beau pays du monde puis Robert Enrico dans Fait d’hiver et Claude Berri dans La débandade.

Un des succès du box office : Chouchou de Merzak Allawache en 2003. Gilles Legrand tourne Malabar Princess en 2004, Danièle Thompson Fauteuils d’orchestre en 2006 tout comme Fabien Oteniente avec Camping où l’acteur devient Jacky Pic, amateur de pastis et abonné de l’emplacement 17. Le succès aidant, ce seront Camping 2 en 2010 et Camping 3 en 2016.

2007 : Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud ; 2012 : Quand je serai petit de Jean-Paul Rouve ;

2013 : Le renard jaune de Jean-Pierre Mocky ; 2015 : L’étudiante et monsieur Henri d’Ivan Calbérac et 2018 : Tout le monde debout de Franck Dubosc.

Pour la télévision, en 1965, outre son rôle de Sganarelle pour Marcel Bluwal, il joue pour Henri Spade, La misère et la gloire d’Alexandre Dumas et il est Rouletabille dans Le mystère de la chambre jaune de Jean Kerchbron. Dans le cadre de l’émission Au théâtre ce soir, réalisée par Pierre Sabbagh, il est sur scène dans Match de Michel Fermaud. 1988 : L’argent de Jacques Rouffio ; 1996 : une série de 5 épisodes : Le juste ; 1999 : Vego de Laurent Heynemann ; 2003 : une série de 5 épisodes : Frank Keller ; 2006 : L’oncle de Russie de Francis Girod ; 2007 : un épisode de Myster Mocky présente ; 2010 : Vieilles canailles d’ Arnaud Sélignac ; 2013 : Y’a pas d’âge, programme court diffusé tous les soirs de septembre à novembre par France 2 ; 2015 : saison 3 : No Limit et La minute vieille.

Au théâtre: sa carrière , riche d’une trentaine de pièces, l’a conduit sur des scènes parisiennes comme : l’Athénée, les Célestins, Montparnasse, la Gaîté Montparnasse, le Rond-Point, Le Gymnase, les Variétés, Fontaine, Hébertot, la Madeleine, Sarah Bernhardt et en province, souvent en tournées, le théâtre de la Cité de Villeurbanne, le festival d’Avignon, Nice ou encore Orléans. Outre le répertoire classique comprenant Molière, Racine ou Dumas, on a pu également l’applaudir dans : Un ange qui passe de Pierre Brasseur qui en a assuré la mise en scène en 1960 ; La calèche de Jean Giono en 1966 ; Bleus, blancs, rouges ou les Libertins de Roger Planchon en 1967 ; 7 plus quoi ? de François Billetdoux en 1969 ; A nous de jouer de Félicien Marceau en 1974 ; Le souper de Jean-Claude Brisville en 1989 et en 1991.

En 1993, il joue dans Le dîner de cons de Francis Weber dans une mise en scène de Pierre Mondy. Il arrête en plein triomphe pour honorer ses contrats de cinéma. L’auteur lui en veut tellement qu’il confie le rôle à Thierry Lhermitte quand il adapte sa pièce pour le cinéma.

Marcel Bluwal, dont on rappelle le Don Juan de 1965, met en scène en 1995 : La dernière salve de Jean-Claude Brisvile( l’auteur du Souper) ; en 1999 et 2001 : A torts et à raisons de Ronald Harwood, pièce pour laquelle il est nominé aux Molière ; en 2002 : Conversations avec mon père d’Herb Gardner. En 2005, Jean-Michel Ribes monte Dieu est un steward de bonne composition ; en 2014 et 2015 il est Clémenceau dans La colère du tigre. En 2016 c’est Jacques Daniel de Laurent Baffie.

Cet acteur, qui disait : «  Je n’aime pas parler de moi. Ce n’est pas un sujet passionnant. Le travail d’une vie consiste à préciser la marge entre ce que l’on veut et ce que l’on peut »,  s’est éteint à Paris le 22 décembre 2020, à l’âge de 84 ans » dans la paix et la sérénité, entouré des siens » selon les mots de son agent. Il reposera près de son père au cimetière du Père Lachaise.

.......................................................................................Claudine, CCL

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