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23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 20:58

 

 

 

 

 

CHARLES DENNER : Acteur français de cinéma et de théâtre à la carrière prolifique où il a interprété une grande variété de personnages en artisan de l’émotion humaine.

Il naît le 29 mai 1926 à Tarnow en Pologne dans une famille où l’on parle yiddish et qui s’installe en France en 1930 et plus tard, en zone libre, à Brive la Gaillarde. En 1941, il fait une 1ère apparition au cinéma dans Volpone de Maurice Tourneur. Son frère (né en 1924) est arrêté en 1942 mais le rabbin de Brive le fait libérer et lui sauve la vie. Les 2 frères entrent dans la résistance. Il prend le nom de «  Charles Dermat » et rejoint le maquis du Vercors comme chasseur alpin. Il est très gravement blessé en faisant sauter à la grenade un convoi allemand. La Croix de guerre 1939-1945 récompense cet exploit.

D’abord tailleur comme son père, il s’inscrit, après la guerre au cours de Charles Dullin qu’il suit durant la journée tandis qu’il est fort des Halles la nuit. Il entre dans la compagnie des Compagnons de l’Arche d’André Marcovici et joue plusieurs rôles dans 4 pièces pour promouvoir le théâtre yiddish en langue française. En 1946, il fait de la figuration dans un court métrage de 28 minutes. En 1948, il est remarqué par Jean Vilar pour son rôle de clown dans Les mamelles de Tiresias de Guillaume Apollinaire. Il entre au théâtre national de Chaillot, où il côtoie Jeanne Moreau, François Périer et Michel Galabru et joue également lors du festival d’Avignon le répertoire classique : Molière, Shakespeare, Corneille, Musset, Hugo, Goldoni, Hugo et Sophocle, où des mises en scène sont assurées également par Gérard Philipe. En 1949, il est au théâtre du Vieux Colombier pour la pièce de Robert Hossein Les voyous que l’auteur met en scène. En 1951, il donne la réplique à Gérard Philipe dans Le prince de Hombourg de von Kleist. De juin de cette même année et jusqu’en septembre 1952, il interprète avec la troupe Les pavés de Paris, en compagnie de Paul Préboist, René-Louis Laforgue : Drame à Toulon- Henri Martin, histoire d’un marin opposé à la guerre d’Indochine et condamné à 5 ans de réclusion. La pièce, souvent interdite par des maires et préfets, est jouée plus de 300 fois. En 1952, au théâtre des Bouffes Parisiens, c’est La machine infernale de Jean Cocteau que l’auteur met en scène. En 1958, Scènes de comédie d’Alain dans une mise en scène de François Maistre. L’année suivante Albert Camus monte sa pièce Les possédés, d’après Dostoïevski au théâtre Antoine. Plus tard, lorsque Georges Wilson prend la tête du TNP, il joue, en 1964, avec celui- ci et Judith Magre, Maître Puntila et son valet Matti. En 1966 il est Rodogine aux côtés de Philippe Avron dans L’idiot de Dostoïevki au théâtre de l’Atelier. Avec les Tréteaux de France, c’est, en 1968, Les Rosenberg ne doivent pas mourir d’Alain Decaux dans une mise en scène de Jean-Marie Serreau. Sa carrière sur les planches prend fin à cause d’un cancer qui atteint sa voix avec un one man show, Le marionnettiste de Lodz de Gilles Segal que met en scène Jean-Paul Roussillon.

Le cinéma : Après avoir été un consommateur au café dans Poisson d’avril de Gilles Grangier en 1954, il est ingénieur adjoint pour Yves Allégret dans La meilleure part avec Gérard Philipe. En 1957, Louis Malle le fait tourner dans Ascenseur pour l’échafaud (en 1966, ce sera Le voleur).

Claude Chabrol l’a remarqué pour sa composition au TNP en 1960 dans La résistible ascension d’Arturo Ui de Bertolt Brecht et il devient Désiré Landru dans le film de 1963 : Landru, n’hésitant pas à se raser le milieu du crâne et se laisser pousser des favoris pour incarner au mieux le personnage. Plus tard, en 1965, ce sera Marie-Chantal contre docteur Kha.

L’année 1964 est bien remplie : Mata Hari agent H 21 de Jean- Louis Richard (qui réalise en 1969 : Le corps de Diane) ; La vie à l’envers d’Alain Jessua ; Les pieds nickelés de Jean-Claude Chambon, où il est Filochard ; Les plus belles escroqueries du monde dans un sketch de Jean-Luc Godard. L’année suivante c’est Compartiments tueurs de Costa Gavras (et Z en 1969). Claude Berri réalise Le vieil homme et l’enfant (puis en 1976 : la 1ère fois).

François Truffaut, pour qui il est «  le comédien poétique par excellence » le fait jouer en 1968 dans La mariée était en noir avec Jeanne Moreau (puis en 1972 avec Bernadette Laffont dans Une belle fille comme moi. En 1977 il est Bertrand Morane dans L’homme qui aimait les femmes, celui pour qui les jambes de celles-ci «  sont des compas qui arpentent le globe et lui donnent son équilibre et sa forme ». Claude Lelouch lui donne un rôle dans Le voyou avec Jean-Louis Trintignant en 1970 (ce seront ensuite : L’aventure c’est l’aventure avec Lino Ventura, Charles Gérard.. en 1972 ; Toute une vie en 1974 ; Si c’était à refaire en 1976 ; Robert et Robert en 1978). En 1971, Les assassins de l’ordre de Marcel Carné avec Jacques Brel et Les mariés de l’an II de Jean-Paul Rappeneau. En 1973, il tourne en compagnie de son ami, Marie-Pierre de Gérando (né en 1938 et spécialiste des seconds rôles) dans Les Gaspards de Pierre Tchernia et retrouve Jean-Paul Belmondo dans L’héritier de Philippe Labro. Il est Ravier aux côtés de Jean-Louis et Marie Trintignant dans le film de Nadine Défense de savoir. En 1975, Henri Verneuil réalise Peur sur la ville (et en 1982 : Mille milliards de dollars). Claude Sautet le filme dans Mado en 1976 et Pierre Schoendoerffer pour L’honneur d’un capitaine. Laurent Heynemann est l’auteur de Stella en 1983 tout comme Chantal Akermann, cinéaste belge considérée comme une des figures de proue du cinéma moderne, avec Les années 80, un documentaire et également Marc-André Grynbaum pour Rock’n Totah ou le préféré. Jérôme Diamant-Berger réalise, en 1986, L’unique.

On le voit à la télévision dès 1956 dans En votre âme et conscience de Jean Prat qui réalise en 1961 Les Perses. La caméra de Marcel Bluwal filme L’Alcade de Ralameo en 1958 puis Les joueurs en 1960. Claude Santelli tourne un Théâtre de la jeunesse en 1961. En 1980 c’est La sourde oreille de Michel Polac et un an plus tard, Non-lieu de Bruno Gantillon. Claude Grinberg réalise Zacharius en 1984 et Claude Boissol Espionne et tais-toi en 1986.

Il a été marié 2 fois : avec Simone Jaquier, ils ont eu 2 enfants, Charlet et Ethel ; ceux-ci ont conçu une exposition qui a duré 3 mois à Dreux pour commémorer les 20 ans de sa disparition. Son fils a écrit en 2015 : La montagne en partage, entre père et fils. Son autre épouse est Marie-Thérèse Voirriot.

Il a été un actif militant communiste (ce que Jean Vilar avait du mal à supporter car cette activité supplantait celle du comédien) jusqu’en 1956 où il quitte le parti suite aux événements de Hongrie.

On entend sa voix de basse baryton sur quelques chants en yiddish sur un 45 Tours en 1958.

La tuberculose, puis un cancer de la gorge entraînent 10 ans d’épreuves et de souffrances. Il s’éteint le 10 septembre 1995 à Dreux et est inhumé au cimetière parisien de Bagneux.

Nathalie Rheims a écrit L’un pour l’autre en 1995. Un documentaire Le chercheur inquiet d’Avril Tembouret lui est consacré en 2014 et dans Le dictionnaire des étangers qui ont fait la France de Pascal Ory (Laffont- 2013) un article lui est consacré.

.......................................................................................................................Claudine


 

 

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