Acteur d’environ 80 films, 30 pièces de théâtre, un héros aux 60 millions de spectateurs, producteur et directeur de théâtre. Pour évoquer Le Magnifique, petite biographie sous forme de dictionnaire et bien sûr filmographie.
A : Audiard Michel : a dialogué 14 films avec l’acteur ; « (…) à Belmondo il apporta des dialogues en spirale lui permettant de briller dans des effets de manches à la Jules Berry » (Ph. Durant, son biographe et auteur de : Le petit Audiard illustré par l’exemple-2011) Florilège : « Les seuls papiers qui m’intéressent sont ceux de l’Imprimerie nationale avec la tronche de Blaise dans le coin » (Flic ou voyou) ; « C’est toujours la même histoire : c’est un mec qui veut devenir matador pour épater sa gonzesse, il se prend un coup de corne dans le derche, il chiale… » (L’incorrigible) ; « En taule, je sais ce que c’est : on gamberge, on se monte le bourrichon, et puis quand on sort, en avant les conneries. » (Le corps de mon ennemi). Le dialoguiste considère Un singe en hiver comme sa plus belle réussite.
B : Boxe: Dès l’âge de 10 ans à l’Ecole alsacienne, il a le goût de la bagarre : « J’étais devenu champion dans l’art de me maintenir seul sur un banc contre 10 assaillants qui voulaient m’en déloger ». Avant son mariage en 1959 il reconnaît : « Je me battais tout le temps ». Le déclic fut, en 1948, le championnat du monde écouté sur un transistor : « A 15 ans, après avoir écouté à la radio la victoire de Marcel Serdan sur Tony Zale, je n’avais qu’une idée : faire de la boxe. Mais pour la boxe il faut avoir faim et avoir la haine ». Il s’inscrit à l’Avia Club, porte Saint-Martin. 4 victoires et 1 nul en 9 combats disputés en amateur en banlieue et à Paris à l’Elysée Montmartre et salle Wagram. Sur le grand écran il pratique ce sport dans 6 films : Classe tous risques (1960, il est un ex-boxeur) ; Léon Morin prêtre (1961) son nez cassé est expliqué par son passé de pugiliste ; L’aîné des Ferchaux (1963) ; L’as des as (1982) il est entraîneur de l’équipe de boxe pour les JO de Berlin ; Le marginal (1983) où le héros regarde d’anciennes photos de lui en boxeur et Les Misérables (1995). Dans l’émission Stade 2 de dimanche 12 septembre, un boxeur lui a rendu hommage en précisant qu’il assistait à tous les combats et pas seulement à celui le plus important. On a appris à ce moment qu’une plaque à son nom a été placée à l’entrée du cours Philippe Chatrier à Roland Garros.
C : Cascades : Nous avons tous en mémoires celles de Peur sur la ville où il franchit les wagons du métro en marche, est suspendu sous un hélicoptère, scène qu’il reprend dans Le Guignolo (avec un rappel en forme de clin d’œil dans Une chance sur 2. Dans une interview à Paris-Match il confie : « Je ne fais pas ça pour m’en vanter après, je le fais parce que j’y trouve du plaisir ». Une autre fois il dit : « Pour l’intelligentsia parisienne, j’étais devenu un cascadeur, je ne savais plus jouer la comédie ». Il se blesse sérieusement au cours du tournage de Hold-up d’Alexandre Arcady en 1985.
D : Delon Alain : Ayant quitté le quartier de Pigalle qu’il fréquentait dans les années 50, il découvre en suivant des Américains Saint-Germain des Prés et la « bande à Jean-Paul » qui compte également Jean-Claude Brialy, Darry Cowl et Claude Brasseur. Les 2 acteurs, un soir où les fonds sont bas, improvisent un sketch dans la rue et partagent leur 1er cachet. Marc Allégret les réunit la 1ère fois en 1958 pour Sois belle et tais- toi puis c’est le tour de Michel Boisrond avec Les amours célèbres et René Clément dans Paris brûle-t-il ? En 1970, l’affiche du film Borsalino (film qui connaît un immense succès) devient source de conflit. Delon, le producteur, a acheté les droits du livre, choisit le réalisateur Jacques Deray, les scénaristes dont Jean-Claude Carrière et Claude Sautet, le musicien Claude Bolling, les nouveaux noms des 2 protagonistes et le titre. Son nom figure donc à 2 reprises. Un procès a lieu. Puis les 2 hommes se réconcilient. Delon confie à Ciné Revue : « On a discuté un jour pour finalement se rendre compte qu’on n’allait pas rester brouillés toute le vie pour des bêtises pareilles ». Ils se retrouvent ensuite devant la caméra d’Agnès Varda en 1995 pour Les cent et une nuits et pour Patrice Lecomte en 1997 dans Une chance sur deux avec Vanessa Paradis. Le metteur en scène dit : « Bien entendu, et tout au long de ces très riches carrières, on les a comparés, mesurés, opposés(…) comme les spectateurs d’un combat de boxe comptent les coups(…) Mais, entre ces 2 deux-là, le KO est impossible et le combat trop égal pour qu’il y ait un vainqueur et un vaincu ». Bernard Blier réalise avec eux Les acteurs en 2000. Après l’AVC de Jean-Paul, c’est Alain qui joue dans Le lion de Joseph Kessel pour la TV.
E : Elève : inscrit dans les meilleures écoles, il est indiscipliné (il a été renvoyé de l’’Ecole alsacienne). A 16 ans, atteint d’une primo-infection de tuberculose il est envoyé dans le Cantal. A son retour, il suit les cours de Raymond Girard qui le prépare au concours du Conservatoire National supérieur d’art dramatique. Recalé, il est admis en auditeur libre et, pendant certains cours, assis au dernier rang il lit ostensiblement l’Equipe. A un professeur qui l’interroge sur Chatterton de Vigny, il répond : « C’est ce qu’on met autour des guidons de vélo ! » En 1956, au concours de sortie, bien qu’acclamé par le public, il n’obtient qu’un accessit du jury présidé par Marcel Achard, ce qui lui ferme les portes de la Comédie française. Porté en triomphe par ses camarades, il adresse un bras d’honneur aux jurés. Un des enseignants lui dit : « Le professeur ne t’approuve pas, mais l’homme te dit bravo. » Plus tard il confie à Paris-Match : « Ma réputation de cancre me fait plaisir, mais je vais vous confier un secret : hélas, il n’y a pas de cancres qui réussissent. Même chez les fripouilles, ce sont les bosseurs qui font les plus gros coups ».
F : Femmes : Lors de son admission au concours du Conservatoire National supérieur d’art dramatique en 1952, Pierre Dux lui prédit qu’avec sa tête, il ne pourra jamais prendre une femme dans ses bras ; ce ne serait pas crédible. Pourtant, tout au long de sa carrière, il a été le partenaire de : Jean Seberg, Mia Farrow, Catherine Deneuve, Marlène Jobert, Claudia Cardinale, Jacqueline Bisset, Marie-France Pisier, Anna Karina, Jeanne Moreau (Moderato Cantabile de Peter Brook en 1960 et Peau de banane de Marcel Ophüls en 1963),Nicole Calfan, Mylène Demongeot, Farrah Fawcett, Marie Laforêt, Anny Duperey et Sophie Marceau. Il a une liaison tumultueuse, jalonnée de disputes mémorables qui dure 8 ansavec Laura Antonelli, rencontrée en 1971 sur le tournage du film de Jean-Paul Rappeneau Les mariés de l’an II ; elle partage sa vie jusqu’en 1980 et joue avec lui dans Docteur Popaul de Claude Chabrol en 1972. A sa mort, il déclare : « Elle fut pour moi une compagne adorable, une partenaire de grande qualité. Je ne veux garder d’elle que ces merveilleux souvenirs ». De Françoise Dorléac, en 1964, pour L’homme de Rio il se remémore : « Comme moi elle aimait s’amuser. Nous faisions la bringue. Nous rentrions à 5 heures du matin et elle me disait avec cette voix inimitable » Ne t’en fais pas, on sera prêts demain ». Carlos Sotto Mayor, 20 ans, fille de banquier brésilien et aspirante comédienne, le croise sur le plateau du Marginal en 1983. Il a alors 50 ans ; ils restent ensemble 6 ans ; de leur relation il disait : « elle était pimentée et festive. Ils se sont de nouveau rapprochés depuis 2020 après l’épisode malheureux avec Barba Gandolfi, accusée d’escroquerie et d’abus de faiblesse.
Facéties : Sur tous les tournages, il aimait faire des plaisanteries. Pour L’homme de Rio, il avait rempli les baignoires de l’hôtel en y immergeant des bébés crocodiles.
G : Gabin Jean : Après des débuts un peu difficiles sur le tournage du film d’Henri Verneuil Un singe en hiver, d’après le livre d’Antoine Blondin, les 2 hommes deviennent complices, l’aîné reconnaît le talent du jeune acteur et ils partagent le même intérêt pour le sport. Ils passent ensemble de longues soirées qui se poursuivent tard dans la nuit et Belmondo se souvient: « J’ai mal au burlingue, môme…Alors ce soir ce sera jambon-salade ! Mais passé 8 heures, il me disait » On va se prendre un petit whisky quand même !(…) Pendant 2 mois, chaque matin il me faisait le même coup Jambon-salade…Quelle rigolade ». Jean Gabin dit : « Môme, t’es mes 20 ans ! »
Gérard Charles : Les 2 hommes se rencontrent dans la salle de boxe de l’Avia Club et « Charlot » a le nez cassé. Il dit : « Il avait beau être droitier, sa gauche, c’était de la dynamite. Quand il vous la balançait, vous étiez sonné ». Après avoir été cameraman de Raymond Marcillac pour couvrir les événements sportifs à la télévision, il se lance, avec l’appui de son ami dans le cinéma. Son surnom il le gagne dans Le voyou (1970) et le conserve dans 7 des 16 films qu’il tourne avec Claude Lelouch. Avec son « frère » il figure au générique de 7 longs métrages dont la dernière apparition du comédien dans le film de Francis Huster Un homme et son chien en 2009 (remake du film de Vittorio de Sica Umberto D). Il meurt le 19 septembre 2019. Belmondo lui rend hommage dans Paris-Match : « Nous avons tout partagé. Nos joies, nos emmerdes, nos rires quotidiens, comme nos silences empreints d’une grande tendresse. (…) J’aimais le sentir à mes côtés dans Flic ou voyou et tant d’autres films. Oui, il était mon meilleur ami. Le plus important, celui de ma jeunesse. En un mot, il était mon pote ».
H : Honneurs, récompenses, titres : Du 5 novembre 1963 à 1966, il est président du syndicat français des acteurs CGT SFA ; ses 1ers cachets viennent du film Les copains du dimanche (ou Demain nous volerons), tourné à l’aéro-club de Persan Beaumont, création des métallos parisiens CGT sous le front populaire. Henri Aisner réunit Marc Cassot, Bernard Fresson, Pierre Vernier, Michel Piccoli. Il a repéré Belmondo dans un café en face du conservatoire. En 1989, il reçoit le César du meilleur acteur pour son rôle dans Itinéraire d’un enfant gâté. Comme pour lui, le seul jugement est celui du public, il a prévenu qu’il serait absent. De plus, il juge sans intérêt les statuettes de César qui a, de plus, vivement critiqué le travail de son père. Il refuse ce prix. C’est l’ensemble de sa carrière qui est récompensé ensuite : en 2011, c’est une Palme d’or qui lui est attribuée à Cannes ; en juin 2012, à Bruxelles, il reçoit la médaille de chevalier de l’ordre de Léopold et un coq de cristal. Il est ovationné en 2013 par 4 500 spectateurs lors de l’ouverture du 5ème festival des Lumières à Lyon où il revient 2 ans plus tard. En 2016, Sophie Marceau lui remet un Lion d’or à la Mostra de Venise. En 2017, un hommage lui est rendu durant la 42ème cérémonie des Césars. En 2019, il reçoit un Gant d’or lors de cette cérémonie du monde de la boxe à Bruxelles. Les titres : 2006 : Commandeur des Arts et des Lettres ; 2017 : Grand officier de l’ordre national du mérite (officier en 1986) ; 2019 : Grand Officier de la légion d’honneur (chevalier en 1980).
I : italiens (metteurs en scène) : il tourne en 1960 La Ciociara avec Sophia Loren sous la direction de Vittorio de Sica puis La vaccia (Le mauvais chemin) de Mauro Bolognini avec Claudia Cardinale qu’il retrouvera dans 2 autres films. En 1962 c’est Le jour le plus court de Sergio Corbucci.
J : Jeu : en 1984, après Les Morfalous d’Henri Verneuil, comme les critiques jugent ses films trop répétitifs et son image de justicier ou de superflic trop habituelle, il revient à la comédie et décide de remonter sur les planches.
(K) : Cosma Vladimir : compose la musique de L’animal en 1977 et celle du film de Gérad Oury L’As des as en 1982. « Je n’ai pensé qu’à lui (Belmondo) en la composant ».
L : Lelouch Claude : En 1969, il tourne Un homme qui me plaît avec Annie Girardot ; 1988 : Itinéraire d’un enfant gâté tourné à l’hôtel du Bel Air à Saint-Brice sous forêt ; 1995 : Les Misérables ; il interprète son propre rôle dans D’un film à l’autre en 2011. Le projet de tournage en 2012 Les bandits manchots ne voit pas le jour.
M : Morricone Ennio: La partition musicale Chi Mai initialement composée pour Maddalena, film de 1971, fut choisie par l’acteur qui la découvre par hasard. La garde républicaine joue cette musique pour dire adieu au « Professionnel » dans la cour des Invalides le jeudi 9 septembre. On doit à ce compositeur la bande originale des films : Le marginal, Le casse (1971) et Peur sur la ville (1975) deux films d’Henri Verneuil.
Mille vies valent mieux qu’une est le titre de son livre publié chez Fayard en 2016.
N : Natty Tardivel, ancienne cocogirl de Stéphane Collaro, elle est devenue son épouse le 29 décembre 2002 après avoir partagé sa vie durant 13 ans. Leur fille Stella naît en août 2003. Le couple se sépare en 2008.
O : Oscar : il joue avec succès le rôle de Christian dans la pièce de Claude Magnier en 1958. Son ami Claude Rich connaît la célébrité en le reprenant au cinéma.
P : Paul, son père. (1898-1982). Né à Alger, il y étudie l’architecture à l’école des Beaux-Arts. Arrivé à Paris en 1931, il voit trophées et commandes de l’Etat se succéder et reçoit le grand prix de la ville de Paris en 1936. A l’instigation de son fils qui lègue 259 sculptures, 444 médailles et 878 dessins un musée est inauguré à Boulogne- Billancourt en 2007. Un prix Paul Belmondo est créé par l’acteur pour récompenser un sculpteur contemporain.
Q : Quatorzième arrondissement : c’est là qu’eut lieu en 1959 le 1er mariage de l’acteur avec Renée Constant, dite Elodie Constantin. Elle est danseuse dans une boîte de jazz que fréquente le jeune homme à la sortie des cours du conservatoire avec sa « bande ». Ils vivent ensemble dès 1953 et ont 3 enfants : Patricia naît la même année (Elle décède dans l’incendie de son appartement en 1993), Florence en 1960 (mère de 3 enfants) et Paul en 1963 également père de 3 enfants. Elodie demande le divorce lorsque son époux entame sa liaison avec Ursula Andress.
R : Resnais Alain : En 1974 il réalise Stavisky, rôle pour lequel l’acteur (qui est aussi producteur) se plonge plusieurs mois dans de nombreux ouvrages sur le personnage. Le succès est moindre que celui auquel il est habitué et va initier un tournant dans sa carrière car il s’oriente ensuite presque exclusivement vers le cinéma de divertissement.
S : Surnom : Il vient de Pépel, personnage joué par Jean Gabin dans Les bas-fonds de Jean Renoir en 1936 et que Belmondo considérait comme l’un des plus beaux rôles du cinéma. Un de ses amis lui donne ce surnom qu’une faute de frappe transforme et c’est ainsi qu’est né Bébel.
T : Théâtre : en 1953, il fait ses débuts à l’atelier dans une pièce de Jean Anouilh Médée qui est un naufrage(Le Canard enchaîné titre « Jean Anouilh très en Médée ! »).En 1954 : Le commissaire est bon enfant de Courteline, mis en scène par Michel Galabru qui le dirige également dans des pièces de Molière. Avec Pierre Brasseur, il écume les bars jusqu’à l’aube après les représentations de La mégère apprivoisée. Répertoire varié jusqu’en 1959 : André Roussin, Goldoni, Racine, Montherlant, Musset, Claudel, G.B. Shaw et Shakespeare. Lors de la première du Professionnel, son père Paul lui glisse : « Tout ça c’est bien. Mais quand feras-tu ton vrai métier ? ». Après l’échec du film de Jacques Deray Le solitaire il confie : « ça a été le polar de trop. J’en avais marre et le public aussi ». Il remonte sur les planches en 1987 pour Kean de Jean-Paul Sartre d’après Alexandre Dumas dans une mise en scène de son ami Robert Hossein et obtient le prix du Brigadier. Les 2 hommes se retrouvent en 1989 pour Cyrano de Bergerac, énorme succès suivi d’une tournée internationale jusqu’au Japon. Bernard Murat assure la mise en scène de Tailleur pour dames et La puce à l’oreille de Georges Feydeau ainsi que celle de Frédérick ou le boulevard du crime d’E.E. Schmitt. L’acteur est hospitalisé à Brest fin 1999 durant la tournée.
Il achète en 1991 le théâtre des Variétés après avoir vendu à Canal+ sa société de production Cerito films fondée en 1971. La 1ère pièce jouée là en 1836 fut …Kean.
U : Ursula Andress : cette actrice suisse, révélée au public dans son bikini blanc aux côtés de James Bond est la compagne de l’acteur de 1966 à 1972. Ils se rencontrent lors du tournage des Tribulations d’un Chinois en Chine. Elle le pousse à tenter l’aventure du cinéma aux Etats-Unis et ils y restent 6 mois avant qu’il ne renonce. D’elle il dit : « Ursula était une tigresse suisse ultra-dynamique. J’avais un besoin de conquête ». Lorsqu’au bras de celle-ci il croise Pierre Dux, il lui lance en riant : « Maître, vous voyez, on fait ce qu’on peut… « le sociétaire honoraire de la comédie française s’excusera.
V : Vernier Pierre : Il apparaît à 8 reprises au cinéma aux côtes de l’acteur ; dans Itinéraire d’un…il incarne un prêtre. Ami depuis le conservatoire, il fait partie de la bande de Belmondo avec Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Bruno Crémer, Françoise Fabian (seule femme couvée par eux ) et Michel Beaune qui a tourné à 10 reprises avec son camarade, maître chanteur, patron de bistrot, faux ami, notaire marron…
Ventura Lino : Il a soutenu l’acteur à ses débuts en insistant auprès des producteurs pour qu’ils le prennent dans le film de Claude Sautet Classe tous risques. Le sport et en particulier la boxe les rapproche. Clelia, la fille de Lino évoque dans son livre le tollé déclenché, en 1964, par les « critiques et autres intellos » lors de la présentation d’un film « populaire » au festival de Cannes : Cent mille dollars au soleil d’Henri Verneuil avec Bernard Blier.
W : Welch Rachel : elle incarne Jane Gardner dans le film de Claude Zidi L’animal en 1977. Belmondo singe pour s’en moquer un gay peroxydé, double ridicule de son personnage de cascadeur.
X : XXL la popularité de l’acteur qu’il s’agisse du nombre d’entrées à chacun de ses films ou par les témoignages des Français lors de sa disparition.
Z : Zidi Claude, réalisateur du film L’animal où l’acteur, cascadeur gaffeur enlève celle qu’il aime au beau milieu de la cérémonie de son mariage avec un autre. Le tournage a eu lieu à Avernes où le metteur en scène avait une maison.
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Lors de la 42ème cérémonie des Césars, Jean Dujardin lui rend hommage : « Jean-Paul Belmondo est le cinéma français à lui seul, la réconciliation des films d’auteur et de la culture populaire. C’est le même homme qui a donné le coup d’envoi de la nouvelle vague et joué les guignolos suspendu en caleçon à un hélicoptère. Rendez-vous compte qu’en moins de 5 ans, il a tourné à la fois A bout de souffle et Un singe en hiver, Léon Morin prêtre et Classe tous risques, Le Doulos et Cent mille dollars au soleil, Pierrot le fou et L’homme de Rio. Finalement, elle est là, sa plus belle cascade ».
Dans le Figaro, Frédéric Beigbeder écrit : « Il réconciliait nos 2 patries : l’intellectuelle et la populaire ; la littérature et la boxe ; Antoine Blondin et Jean-Claude Bouttier ».
Né le 9 avril 1933 à Neuilly sur Seine, il s’est éteint tranquillement le 6 septembre 2021 à son domicile du 39 quai d’Orsay dans le VII arrondissement qu’il occupait après avoir longtemps résidé dans un hôtel particulier 9, rue des Sain-Pères dans le VIème. Après l’hommage national rendu le jeudi 9 septembre et la messe célébrée le lendemain en l’église de Saint-Germain des Prés, la dépouille a été conduite au crématorium du cimetière du Père Lachaise et l’acteur repose désormais aux côtés de son père au cimetière Montparnasse.
Sources, le numéro 22 hors série de Valeurs actuelles intitulé : Delon et Belmondo épopée française.
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FILMOGRAPHIE : les films précédemment cités ne sont (dans l’ensemble) pas repris.
958 : Les tricheurs de Marcel Carné. Jean-Luc Godard qui l’a vu dans Un drôle de dimanche de Marc Allégret dit de lui qu’il est « le Michel Simon et le Jules Berry de demain »Il tourne avec lui bien sûr A bout de souffle sorti en 1960 puis un court métrage l’année suivante Charlotte et son jules et Une femme est une femme puis en 1965 Pierrot le fou. Jean Becker le met à l’affiche de La Rocca en 1961, puis Echappement libre en 1964 et Tendre voyou en 1966. Jean-Pierre Melville réalise Le Doulos en 1962 et adapte l’année suivante un roman de Georges Simenon L’aîné des Ferchaux avec Charles Vanel dont l’acteur reprend le rôle en 2001 pour la télévision et Bernard Stora. Jacques Deray filme Par un beau matin d’été en 1965 et Le solitaire date de 1987.Philippe de Broca met en scène Cartouche en 1962, Le magnifique en 1973, L’incorrigible en 1975 et Amazone en 2000, qui est un désastre commercial. Georges Lautner signe Flic ou voyou en 1979, Le professionnel en 1981, Joyeuses Pâques d’après la pièce de Jean Poiret en 1984 et L’inconnu dans la maison en 1992. Henri Verneuil a tourné également : un sketch de La française et l’amour en 1960, Week-end à Zuydcoote en 1964 et Le corps de mon ennemi en 1976.
Il ne faut pas non plus omettre : Philippe Labro pour L’héritier en 1972 et L’alpagueur en 1976 ; Robert Enrico : Ho ! en 1968 ; Louis Malle : Le voleur en 1967 ; Claude Chabrol : A double tour en 1959 et Docteur Popaul en 1972 ; Edouard Molinaro : La chasse à l’homme en 1964 ; François Truffaut : La sirène du Mississipi en 1969 ; Gérard Oury, Le cerveau et Cédric Klapisch, une fable de science-fiction en 1998 : Peut-être.
Courts métrages : 1974 : T’es fou Marcel de Jean Rochefort ; il tient son propre rôle en 1980 dans Balles de débutants d’Adolphe Dray et en 1986 pour Florence Moncorgé-Gabin dans Les pros.
Télévision : il fut D’Artagnan dans Les 3 mousquetaires de Claude Barma en 1959.
................................................................................Claudine